Rumeur d’un encerclement de la résidence de Laurent Gbagbo : toute la vérité

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Alors que les tensions restent vives après les violences survenues à Yopougon et l’arrestation de plusieurs membres du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), une rumeur largement relayée sur Facebook fait état de l’« encerclement » de la résidence de Laurent Gbagbo par des « escadrons de la mort » liés au pouvoir. Une information démentie par les faits.

 

 

Depuis le samedi 2 août 2025, plusieurs pages Facebook populaires ont diffusé des messages affirmant que des unités armées auraient encerclé le domicile de l’ancien chef de l’État à Abidjan, le présentant comme « pris en otage ». Ces publications interviennent dans un contexte de vives tensions, à l’approche de l’élection présidentielle et au lendemain de troubles violents dans la commune de Yopougon.

Violences à Yopougon et arrestations ciblées

Dans la nuit du 1er au 2 août, aux environs de 23 h, des individus encagoulés et armés de machettes, cocktails Molotov et armes à feu, ont attaqué un bus de la SOTRA, puis un véhicule de police. Aucun mort n’est à déplorer, mais une personne a été grièvement blessée. Deux suspects ont été arrêtés sur place, et plusieurs autres dans les heures qui ont suivi, selon le Procureur de la République.

Quelques heures plus tard, plusieurs cadres et militants du PPA-CI, dont Pascale Zaholy (députée suppléante), Kado Gnegbré, Josué Kouamé, Kouassi Brou, Éric Kogo, Fofana Souleymane et Zoh Inza, ont été interpellés. Selon certains internautes, ces arrestations seraient les signes d’une traque politique visant les proches de Laurent Gbagbo.

Rien d’anormal observé à Attoban

Sur le terrain, aucun élément ne vient confirmer les allégations d’« encerclement ». Une équipe de presse s’est rendue, le dimanche 3 août, devant la résidence de Laurent Gbagbo à Attoban, un quartier huppé d’Abidjan. Aucun dispositif sécuritaire particulier n’a été constaté. « Il n’y a ni policiers ni militaires, tout est calme », a rapporté un habitant du voisinage à Linfodrome.

Un proche de l’ancien président, interrogé à l’issue d’une conférence de presse du PPA-CI le même jour, a catégoriquement rejeté cette rumeur : « Le président Gbagbo n’est même pas à Abidjan actuellement. C’est une fake news. »

Une intox alimentée par le climat pré-électoral

En l’absence de tout élément tangible, les informations circulant sur les réseaux sociaux relèvent clairement de l’intox. Le contexte politique actuel, marqué par la peur, la méfiance et les tensions à l’approche du scrutin présidentiel de 2025, semble favoriser la propagation de ce type de désinformation.


 

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