Migration illégale : l’Égypte et l’Union européenne unissent leurs forces

Migration illégale : l’Égypte et l’Union européenne unissent leurs forces

L’Égypte et l’Union européenne intensifient leur coopération dans la lutte contre le trafic illicite de migrants et la traite des personnes. Dans le cadre du « partenariat stratégique et global » 2024-2027, signé l’an dernier et doté de 7,4 milliards d’euros — dont 200 millions spécifiquement pour la gestion des migrations , un projet pluriannuel baptisé « Partenariat pour lutter contre le trafic illicite de migrants et la traite des personnes en Égypte » (PACSOM Egypt) a été lancé.

Ce programme, financé à hauteur de 20 millions d’euros par l’UE, s’étend sur quatre ans et est mis en œuvre par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), en collaboration avec CIVIPOL — opérateur de coopération technique internationale du ministère français de l’Intérieur — et les autorités égyptiennes.

Un pays stratégique dans la gestion des flux migratoires

Située au carrefour de l’Afrique et du Moyen-Orient, l’Égypte est à la fois pays d’origine, de transit et de destination pour les migrants irréguliers, en particulier ceux qui cherchent à rejoindre l’Europe. Au 30 juin 2025, elle accueillait plus d’un million de réfugiés et demandeurs d’asile, dont plus de 737 000 Soudanais, 130 000 Syriens, 48 000 Sud-Soudanais et plusieurs milliers d’Érythréens, selon le HCR.

Le pays partage près de 1 300 km de frontière terrestre avec le Soudan, plongé depuis 2023 dans un conflit meurtrier opposant l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane aux Forces de soutien rapide (FSR). Cette situation accroît la pression migratoire sur l’Égypte et rend essentielle la coopération internationale.

Quatre axes d’action prioritaires

Selon l’ONUDC, le PACSOM Egypt s’articule autour de :

  1. Renforcement des capacités des forces de l’ordre pour détecter, enquêter et démanteler les réseaux criminels.

  2. Soutien au système judiciaire afin d’assurer des poursuites et jugements efficaces.

  3. Protection des victimes, avec une approche centrée sur leurs besoins et tenant compte des traumatismes.

  4. Élaboration de politiques basées sur des données fiables et amélioration de la coordination stratégique entre acteurs nationaux.

Pour le ministère égyptien des Affaires étrangères, « ce projet est essentiel pour l’Égypte et ses partenaires européens, en raison de ses impacts potentiels au-delà des frontières nationales ».


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