Abidjan au cœur des débats sur la réforme des notations souveraines

Abidjan au cœur des débats sur la réforme des notations souveraines

A l’initiative du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et ses partenaires, une consultation régionale sur le renforcement des notations des crédits souverains en Afrique de l’Ouest, se tient à Abidjan du 10 au 12 juin 2025.

La rencontre à Abidjan autour des notations de crédits souverains, qui s’est ouverte ce mardi 10 juin 2025, était présidée par le directeur de cabinet adjoint du ministère ivoirien des Finances et du Budget, M. Vassogbo Bamba, représentant le ministre Adama Coulibaly.

M. Vassogbo Bamba a noté qu’en ce qui concerne les économies africaines, souvent confrontées à un besoin urgent de financement pour le développement, une mauvaise notation peut représenter un véritable handicap sur le marché financier.

Des études récentes réalisées par le PNUD révèlent qu’au moins 13% des pays africains payent des surcoûts d’emprunt d’1 à 2,5% sur les marchés financiers en raison d’une sous-évaluation de leur profil de crédit. Selon M. Bamba, « ce biais a coûté à l’Afrique plus de 75 000 milliards de dollars américains sur la dernière décennie ».

« Les montants des surcoûts enregistrés auraient pu être réinvestis dans les infrastructures, la santé ou l’éducation », a souligné M. Vassogbo Bamba, tout en soutenant que ces chiffres illustrent les effets des mauvaises notations du crédit rating sur les économies africaines.

Il a salué cette initiative du PNUD qui réunit les pays de la région, à travers l’organisation de cet atelier, avant de partager que la Côte d’Ivoire a entrepris des réformes structurelles pour améliorer son profil de crédit ; ce qui lui a valu la note Ba2 avec une perspective stable par le cabinet Moodys.

En outre, l’OCDE a relevé la note annuelle du risque pays de la Côte d’Ivoire de 6 à 5 sur une échelle de 7 », a déclaré Vassogbo Bamba. Malgré ces notations, le pays demeure dans la catégorie des investissements spéculatifs « avec un positionnement pas toujours représentatif 

Pour les pays en développement, notamment ceux de l’Afrique de l’Ouest, une bonne notation souveraine devrait se traduire par une baisse significative des coûts d’emprunt, une augmentation des investissements directs étrangers, un accès aux financements intentionnels et commerciaux, a-t-il relevé.

« L’objectif de cet atelier est stratégique car il permettra à nos pays de bâtir une réponse collective et régionale qui plaide pour plus d’équité, de dialogue et de transparence dans l’évaluation de nos économies », a-t-il poursuivi.

Mme Blerta Cela, représentante résidente du PNUD en Côte d’Ivoire, a fait remarquer que les pays africains sont confrontés à de nombreux obstacles dont le service de la dette parfois supérieur à 50% des recettes fiscales et une pression fiscale moyenne autour de 15% du PIB.

Elle a appelé au renforcement de la transparence budgétaire et de la discipline macro-économique, ainsi que les réformes fiscales, la digitalisation et la gouvernance économique. Mme Blerta propose également de développer des outils financiers innovants, tels que les obligations vertes et les diasporas bonds.

« Nous devons aussi mieux dialoguer avec les agences de notation et mieux raconter l’histoire économique de l’Afrique souvent mal comprise », a-t-elle signifié à l’attention des représentants des gouvernements africains présents.

La représentante résidente du PNUD, Mme Blerta Cela, a marqué la disponibilité de l’institution onusienne à accompagner les pays africains dans la recherche de solutions à leur faible notation des crédits souverains.

 


 

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