Bouaké : cinq morts et 29 blessés lors d’une fouille à la Maison d’arrêt

Une opération de routine à la Maison d’arrêt et de correction de Bouaké a viré au drame, le mardi 3 juin 2025, faisant cinq morts et vingt-neuf blessés, dont six agents pénitentiaires. L’information provient d’un communiqué officiel du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Bouaké, Abel Nangbele Yéo.
L’intervention, qui visait à retirer de la détention tout objet illicite ou interdit par la réglementation, avait pourtant débuté sans heurts. Mais la situation a rapidement dégénéré lors de la fouille du bâtiment E, où les agents pénitentiaires ont été confrontés à une violente résistance des détenus. Armés de gourdins, de machettes et d’objets contondants, ces derniers ont pris les agents pour cible, les contraignant à effectuer des tirs de sommation avant de battre en retraite.
L’appui immédiat des forces de la Gendarmerie et de la Police nationale a permis de contenir la situation et de rétablir l’ordre dans l’enceinte carcérale. Le bilan humain est lourd : cinq détenus ont perdu la vie, tandis que 29 personnes ont été blessées, dont six membres du personnel pénitentiaire et 23 détenus. Un médecin légiste a été requis pour les constats d’usage.
Malgré ces violences, l’opération de fouille s’est poursuivie et a permis la saisie de nombreux objets prohibés : plusieurs blocs de cannabis, des plaquettes de comprimés de Tramadol, dix-huit téléphones portables (dont huit smartphones), trois grenades, des armes blanches, entre autres.
Le parquet rappelle que ces opérations de fouille sont régulières et avaient, par le passé, déjà permis la saisie de drogues, de substances psychotropes et d’armes impropres à la détention carcérale.
Ce drame relance le débat récurrent sur la sécurité en milieu carcéral, la surpopulation des prisons et les conditions de détention, dans un contexte où les établissements pénitentiaires demeurent des foyers de tension latente à travers le pays.