La Côte d’Ivoire a brisé une malédiction de près de deux décennies à domicile lors de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en décrochant une place en finale. Ils deviennent le premier pays hôte à réaliser cet exploit depuis l’Égypte en 2006, marquant un changement significatif par rapport à la tendance selon laquelle les pays hôtes ont eu du mal à remporter le succès sur leur propre terrain.
La victoire 1-0 de l’équipe ivoirienne contre la République démocratique du Congo en demi-finale mercredi a ouvert la voie à une confrontation contre son rival régional, le Nigeria, dimanche à Abidjan. Cette réalisation les rapproche non seulement de la gloire de la CAN, mais offre également l’opportunité de capitaliser sur des investissements substantiels dans les stades et les infrastructures, estimés à plus d’un milliard de dollars.
Au cours des 20 dernières années, les pays hôtes du tournoi biennal ont été confrontés à des défis, les huit derniers hôtes n’ayant pas réussi à remporter la coupe, et aucun n’ayant même atteint la finale depuis 2006. Le Ghana (2008), la Guinée équatoriale (2015) et le Cameroun ( 2019) ont réussi à atteindre les demi-finales mais n’ont pas réussi, sortant sans marquer lors de leurs quatre derniers matchs.
La déception du Gabon en 2017, qui n’a pas réussi à dépasser le premier tour, a jeté une ombre sur le tournoi. Cependant, l’édition actuelle en Côte d’Ivoire a connu une augmentation du nombre de supporters à l’extérieur, rompant avec la tendance à une faible fréquentation observée lors des précédentes sorties anticipées des pays hôtes.
Alors que la Coupe d’Afrique des Nations rencontre des difficultés à attirer des supporters itinérants en raison des longues distances et des frais de déplacement élevés, le soutien apporté aux équipes lors de cette édition a été remarquable. Contrairement au Championnat d’Europe, où les équipes bénéficient souvent d’un soutien important de la part de leurs supporters, la CAN a toujours été confrontée à une moindre fréquentation lorsque les pays hôtes se retirent plus tôt.
Les cas de sorties anticipées entraînant une faible fréquentation sont gravés dans l’histoire du tournoi. En 1994, l’échec de la Tunisie à dépasser la phase de groupes a conduit des conscrits militaires à occuper les sièges, créant un décor inhabituel de spectateurs vêtus d’uniformes marron identiques lors de la finale.
Malgré le scepticisme initial de ses propres supporters après une défaite humiliante face à la Guinée équatoriale en phase de groupes, la Côte d’Ivoire a réussi à regagner la confiance de ses supporters. La célébration bruyante qui a suivi la victoire de mercredi contre les Congolais a provoqué un embouteillage de trois heures pour les supporters rentrant au centre-ville, soulignant l’enthousiasme et l’optimisme renouvelés qui entourent l’équipe ivoirienne à l’approche de la finale.
R-NDC