Le retard dans l’organisation du carnaval ivoiro-antillais semble déboucher sur un potentiel bras de fer entre la mairie de Cocody et le promoteur, Georges Ravoteur. En effet, ce carnaval, établi comme pont culturel pour relier les Antillais, descendants d’anciens esclaves en Amériques et l’Afrique, leur mère patrie, connaît des difficultés, quant à sa reprise après la crise de la covid-19.
Cette pandémie a occasionné en son temps l’arrêt de plusieurs activités, notamment l’événementiel dont est tributaire le carnaval. Depuis que les autorités gouvernementales ont donné l’ordre de reprendre les activités alors mises en berne, le carnaval n’a pas encore repris à ce jour.
Par le passé, cette activité festive se déroulait à Bingerville, à la Cité Feh Kessé, avant d’atterrir sur la voie centrale de cette ville, grâce à sa prise en main par cette municipalité. Après le départ de Beugré Djoman, l’ancien maire, le carnaval a jeté l’ancre à Cocody, avec désormais pour dénomination « le carnaval ivoiro-antillais de Cocody« .
Depuis lors, après une seule édition, c’est le statut quo. Le redémarrage est devenu difficile, voire quasiment impossible à ce jour, selon ce que nous constatons. Pourtant, le maire Jean-Marc Yacé a donné toutes les assurances, pour remettre sur les rails l’événement. Plusieurs réunions ont été organisées pour le retour de la manifestation à laquelle participent des Antillais, Guyanais et d’autres ressortissants des îles, regroupés sous le générique ‘’Antilles’’.
A chaque fois que la date est fixée, elle est remise à plus tard. Pendant ce temps, les personnes et entreprises, partenaires de cette fête, perdent de l’argent à cause des reports à n’en point finir. Les communautés africaines qui participent depuis de longues années à ce carnaval ne savent plus quoi faire. Simplement, parce qu’une édition se prépare, avec la présentation des objets usuels, rites et danses de chaque peuple.
Les commerçants qui vivent de cette activité sont déboussolés et n’osent plus faire de réservation, par manque de visibilité sur ce projet. Que dire des compagnies aériennes et des réceptifs hôteliers qui ne croient plus aux réservations ? Approché pour nous renseigner sur la stagnation du projet, Georges Ravoteur dit s’en remettre au maire de Cocody. Mais les collaborateurs de celui-ci ont du mal à avancer une hypothèse, quant à la date exacte de la prochaine édition.
L’un d’eux, qui a tenu à garder l’anonymat, a bredouillé lune réponse teintée d’incertitude. « Le jour où vous verrez les spots télé, radio, flyers, et que vous entendrez qu’il y a une conférence de presse de présentation de l’édition prochaine, vous conclurez que le carnaval aura bel et bien lieu », a-t-il manifesté. Dans le cercle de l’initiateur, des personnes mentionnent que des réflexions sont en cours, pour une probable délocalisation du carnaval et, pourquoi pas, revenir au lieu originel de la cérémonie, c’est-à-dire Bingerville.
Cette option sera-t-elle la meilleure pour éviter la mise en bière de cet événement, qui a fait venir en Côte d’Ivoire des maires antillais, lors de la dernière édition ? Pour l’heure, les quartiers généraux de l’initiateur-promoteur et de la mairie de Cocody sont dans un mutisme presqu’impénétrable. Nos investigations continuent, pour permettre de savoir un peu plus sur ce qui se passe exactement dans ce dossier difficile à pénétrer.
AR