Côte d’Ivoire : Gbagbo jette un pavé dans la mare électorale en quittant la CEI

La tension politique en Côte d’Ivoire prend une nouvelle dimension. À six mois de l’élection présidentielle prévue en 2025, le climat se crispe. Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), conduit par l’ancien président Laurent Gbagbo, a annoncé, le 11 avril, qu’il suspendait sa participation aux travaux de la Commission électorale indépendante (CEI).
Le parti justifie cette décision par des irrégularités qu’il juge préoccupantes et appelle à l’ouverture d’un dialogue politique sincère, en vue d’un scrutin équitable, transparent et inclusif.
Dans un climat politique déjà tendu, le retrait du PPA-CI de la Commission électorale indépendante (CEI) vient jeter un pavé dans la mare du processus électoral en Côte d’Ivoire. Dans un communiqué officiel, la formation politique de Laurent Gbagbo a fait savoir que son représentant ne prendrait plus part aux travaux de l’organe chargé de l’organisation de la présidentielle prévue pour 2025.
Les raisons de cette décision sont claires : le PPA-CI accuse la CEI de violer ses propres textes dans le but de favoriser le régime en place, dirigé par le président Alassane Ouattara. Parmi les griefs soulevés figurent le refus de réviser la liste électorale, pourtant prévu par les dispositions légales, et la tentative d’écarter certains leaders de l’opposition du processus électoral.
« Je refuse de me rendre complice de ce qui est en train d’advenir à notre pays », a déclaré Laurent Gbagbo, dans une déclaration sans ambiguïté. L’ancien chef d’État fustige un processus électoral biaisé, entaché selon lui de fraude, d’exclusion et de manipulation.
Au cœur de cette crise de confiance se trouve également la situation personnelle de Laurent Gbagbo, radié de la liste électorale depuis 2020 à la suite d’une condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire du braquage de l’agence nationale de la BCEAO.
Le PPA-CI continue de dénoncer un procès politique et exige la réintégration de Gbagbo dans le fichier électoral, une requête restée jusqu’ici lettre morte du côté du pouvoir.
[Le Gouverneur]