Fourneaux verts : un souffle nouveau pour l’environnement

Fourneaux verts : un souffle nouveau pour l’environnement

En Afrique subsaharienne, l’utilisation intensive des combustibles traditionnels de la biomasse pour cuisiner entraîne des problèmes de santé importants.

Au Sénégal, où la biomasse est la principale composante des combustibles de cuisson, plus de 700 500 fourneaux améliorés à haut rendement énergétique ont été produits et vendus en 2024 à la faveur d’un projet de cuisine propre cofinancé par l’Allemagne et le Fonds Vert pour le Climat (FVC).

Mandaté par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ), ce projet, déployé également au Kenya, est intitulé « Promotion d’une cuisine respectueuse du climat au Kenya et au Sénégal ». Il est mis en œuvre par l’agence allemande de coopération internationale (GIZ) en partenariat avec les autorités compétentes des deux pays africains.

Dans le cadre du projet, « plus de 700 500 fourneaux » ont été produits et vendus au Sénégal en 2024, selon l’ambassade d’Allemagne à Dakar. « Ces équipements permettent non seulement de limiter la déforestation, mais aussi d’améliorer la santé publique (grâce à la réduction de la fumée des cuisines, ndlr), tout en renforçant l’autonomisation économique des femmes et des communautés locales », a-t-on souligné.

Principale source d’énergie pour cuisiner

En effet, au Sénégal, 43 pour cent des ménages n’ont toujours pas accès aux combustibles et équipements de cuisson propre, selon des chiffres publiés en avril par le ministère en Charge de l’Énergie.

Ceux-ci utilisent la biomasse végétale (charbon de bois, bois de chauffage, etc.) comme principale source d’énergie pour cuisiner, ce qui provoque des niveaux élevés de déforestation et d’émissions de dioxyde de carbone (CO2), l’élément chimique responsable du réchauffement climatique planétaire.

Les consommations nationales annuelles de combustibles sont de plus de 1,6 million de tonnes pour le bois de chauffe, près de 745 000 tonnes de charbon de bois et 253 508 tonnes de gaz butane, d’après les chiffres du ministère de l’Énergie. En avril, le Sénégal a lancé une « Stratégie nationale des combustibles de cuisson propre et des biocarburants 2025-2035 », élaborée avec l’appui de la GIZ.

Développer un marché dynamique

Lancé en 2020, le projet « Promotion d’une cuisine respectueuse du climat au Kenya et au Sénégal » est doté d’un budget total de plus de 57 millions d’euros. Il est financé conjointement par le BMZ, le FVC et les deux pays bénéficiaires. Il a pour objectif d’accélérer la croissance et la transformation du secteur des foyers améliorés afin de réduire la consommation nationale de biomasse non renouvelable et, ainsi, de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement climatique.

Axée sur le marché, l’approche du projet met l’accent sur l’offre et la demande, ainsi que sur la création et l’échange d’informations, selon la GIZ. Les interventions côté « offre » incluent la professionnalisation de la production des foyers améliorés, l’expansion des canaux de distribution et des chaînes de vente au détail, y compris l’intensification de la commercialisation et la facilitation de l’accès au financement pour les entreprises de fabrication de foyers améliorés.Côté « demande », les interventions portent sur des campagnes de sensibilisation et de changement de comportement.

Plus de 11 millions de bénéficiaires

Le projet va considérablement augmenter le nombre d’utilisateurs de foyers améliorés parmi les populations rurales et les groupes les plus vulnérables des deux pays, où il profitera directement à plus de 11 millions de personnes, d’après la GIZ. Il s’agit de limiter considérablement la consommation de biomasse non renouvelable utilisée pour la cuisson des aliments.

Le projet vise une économie directe d’au moins 30 mégatonnes (MT) d’équivalent CO2 jusqu’en 2030. De plus, le recours à la technologie des foyers améliorés réduit également les risques de maladies respiratoires et le temps passé à collecter du bois pour la cuisson et le chauffage. Ainsi, il favorise indirectement les activités rémunératrices.


 

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