Site icon Nouvelles Du Continent

Journée de l’enfant africain / Déclaration du Forum des ONG et Associations d’aide à l’enfance en difficulté

Le Forum des ONG est le réseau ivoirien de Protection, de Promotion et de Défense des droits de l’enfant en Côte d’Ivoire composé de 70 organisations actives. Il a pour mission de faire le suivi des droits de l’enfant par ses organisations membres à travers le Plaidoyer, le Renforcement des capacités, la Mobilisation communautaire et la Participation des enfants. Avec l’appui financier et technique de Save the Children, de l’UNICEF et du Bureau International des Droits des Enfants, il est impliqué dans :

Depuis 34 ans maintenant, la communauté africaine célèbre chaque 16 juin comme la Journée de l’Enfant Africain. Cette journée vise à rappeler à tous : Etats, partenaires techniques et financiers, parents, OSC et même aux enfants, que les enfants à l’instar des adultes ont des droits qui doivent être respectés par tous et garantis par l’Etat pour leur épanouissement. C’est une occasion de prise de conscience africaine voire universelle sur la nécessité d’agir ensemble pour les droits et le bien-être des enfants d’Afrique. Pour rappel, Cette Journée de l’Enfant Africain est un événement annuel qui commémore le massacre des enfants de Soweto en 1976 par le régime de l’apartheid.

En 2024, le thème de la JEA est « L’éducation pour tous les enfants en Afrique : l’heure est venue ». Ce thème est conforme à celui de l’Union africaine pour l’année en cours et qui se lit comme suit : « Éduquer une Afrique adaptée au 21e siècle : Construire des systèmes éducatifs résilients pour un accès accru à un apprentissage de qualité, inclusif et pertinent tout au long de la vie en Afrique. » Ce thème a été adopté lors de la 36ème session Ordinaire de l’Assemblée des Chefs d’État et de Gouvernement de l’UA, qui s’est tenue en février 2023. L’UA s’est concentrée sur l’éducation pour 2024, compte tenu des divers défis auxquels ses États membres sont confrontés en matière de l’éducation, en particulier à la suite de la catastrophe du Covid-19. En outre, l’accent mis sur l’éducation fait suite à l’évaluation de la mise en œuvre de l’ODD4 et de la Stratégie continentale de l’UA pour l’éducation en Afrique (CESA) qui a révélé que malgré les diverses réalisations, les États africains sont confrontés à un nombre croissant de personnes non scolarisées, à un manque d’éducation de qualité et à un ratio enseignant/élève plus élevé. C’est dans ce contexte que les dirigeants africains ont décidé de consacrer l’année 2024 à l’éducation afin d’intensifier les efforts et d’assurer une éducation pour tous en Afrique.

En outre, en 2004 le Comité des Experts pour le Droits et le Bien être des Enfants a adressé ses observations finales suite au passage de la Côte d’Ivoire en 2024, pour la présentation du rapport sur la mise en œuvre de la Charte Africaine des droits et du bienêtre de l’enfant. Parmi les observations finales du Comité, 13 recommandations concernent l’éducation.

L’Etat Ivoirien a choisi le thème « Une éducation inclusive et/ ou adapté pour une meilleure protection des enfants en Côte d’Ivoire » comme thème national au titre de l’année 2024.

Il est vrai les états généraux de l’éducation nationale Ivoirienne de 2021, ont redoré l’école ivoirienne par la promotion de la performance et de l’excellence. C’est à juste titre que pour faciliter l’accès à l’école des filles, des garçons des zones urbaines et rurales et de toutes les couches sociales, l’Etat Ivoirien a pris plusieurs dispositions légales et systémiques. Il s’agit de la construction d’infrastructures scolaires dont des universités ultra modernes, des lycées d’excellence pour jeunes filles, l’expérimentation de l’école inclusive avec la formation de 36 enseignants du primaire, 24 du secondaire et 12 éducateurs qui ont bénéficié des compétences complémentaires en braille, en langue des signes et en pédagogie différentielle. Dans le même ordre d’idées, il y a eu de nombreuses initiatives pour l’école passerelle et l’école de la seconde chance.

Nonobstant, ces efforts de l’Etat ivoirien pour l’Education et particulièrement l’Education inclusive, nous constatons que l’éducation fait toujours face à d’énormes défis.  En effet, le Forum des ONG constate l’impact de l’action publique visant la démolition de 93 quartiers précaires abritant des écoles depuis février 2024, en pleine année scolaire avec plus de 1880 élèves du secondaire et 600 élèves du primaire à la rue qui vient exacerber la réalité d’absence de rampes et de matériels didactiques adéquats dans plusieurs établissements pour un accès inclusifs.  Le Forum des ONG note également l’insuffisance d’enseignants dans certaines localités dû à la défaillance d’effectif ou au refus de certains enseignants de s’établir dans leur lieu d’affectation qu’ils jugent précaire ; l’insuffisance d’infrastructures, le surpeuplement des salles de classe (en moyenne 80 élèves par classe contre 30 à 33 recommandés par l’UNESCO), la double vacation soulevant la préoccupation de la complétude des heures de cours annuelles.

Notons aussi le changement intempestif de programme pédagogique et de manuels éducatifs tous les deux ans, en plus de la marchandisation de l’école qui se manifeste par les « cours de renforcement », facturés selon les régions entre 10.000 et 30.000 francs CFA/mois par élève en plus des fascicules imposés différents des manuels scolaires. La société civile décrie une différence de la qualité des cours prodigués en «cours de renforcement » et dans les salles de classe. De plus, les établissements scolaires érigés en commerces imposent des articles et accessoires scolaires aux élèves. Ces frais annexes qui échappent au contrôle du gouvernement, exacerbent l’abandon scolaire des enfants des ménages démunis qui croulent déjà sous le poids de l’inflation.  Pourtant les bourses d’études méconnues des populations sont peu exploitées par les parents.

De même, les activités extra scolaires peu diversifiées et vulgarisées n’ont pas d’adhésion. L’école ivoirienne est aussi minée par la drogue appelé « Kadafi » menaçant la sécurité à l’école autant que la recrudescence inquiétante de la violence telle que les assassinats observés parmi le corps enseignant.

C’est pourquoi le Forum des ONG recommande à l’Etat de Côte d’Ivoire de :

 

 

RECOMMANDATIONS DU COMITÉ AFRICAIN DES DROITS ET DU BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT

      Prendre les mesures nécessaires pour appliquer les Lois et textes en vigueur ;

 

Fait à Abidjan le 16 juin 2024, je vous remercie.

Pour le Forum des ONG

Quitter la version mobile