La Chine a déclaré que ses forces aériennes et navales participeraient à des exercices dans la zone contestée de la mer de Chine méridionale, quelques heures après que le chef de la diplomatie du pays a discuté des moyens de réduire les tensions régionales avec son homologue américain.
Les forces chinoises participeront aux exercices de samedi, notamment à des exercices « de routine » d’alerte précoce et de reconnaissance, ainsi qu’à des patrouilles autour de Scarborough Shoal , a déclaré l’Armée populaire de libération de Chine dans un communiqué sur les réseaux sociaux. « Les troupes de théâtre maintiennent un haut degré de vigilance, défendant résolument la souveraineté nationale, la sécurité et les droits et intérêts maritimes, (et) sont fermes dans le maintien de la paix et de la stabilité en mer de Chine méridionale », a-t-il déclaré.
Cette annonce intervient après que l’Australie et les Philippines ont déclaré que leurs armées organiseraient des exercices maritimes prévus avec leurs alliés, le Japon, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande, dans la zone économique exclusive des Philippines. Le banc de Scarborough est situé à 200 km au large des Philippines, dans leur zone économique exclusive, mais la Chine prétend qu’il fait partie de ses îles Zhongsha.
Le récif de Scarborough, parmi d’autres îles de la région, est l’une des zones les plus disputées entre Manille et Pékin. En 2016, la Cour permanente d’arbitrage de La Haye a statué en faveur des Philippines, rejetant les revendications de la Chine sur une grande partie des eaux régionales. La décision a été ignorée par la Chine. Le tribunal n’a pas déterminé la souveraineté sur le banc de Scarborough, qui, selon lui, était une zone de pêche traditionnelle pour plusieurs pays.
L’annonce des manœuvres navales chinoises intervient après que le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a rencontré le secrétaire d’État américain Antony Blinken à New York pour des entretiens portant sur les moyens d’éviter un conflit en mer de Chine méridionale.
En mars, Blinken avait assuré aux Philippines que son partenariat de défense avec les États-Unis était « à toute épreuve » après que Manille eut accusé Pékin de déploiements agressifs en mer de Chine méridionale de ses garde-côtes et de ses navires de pêche soupçonnés d’être une milice maritime. Ce mois-ci, Manille a convoqué vingt de ses alliés à une réunion en marge de la session de l’Assemblée générale des Nations Unies, craignant qu’un « mauvais geste » puisse aggraver les tensions dans les eaux contestées.
Les Philippines et la Chine se sont mutuellement accusées d’avoir intentionnellement percuté des navires des garde-côtes dans les eaux contestées au cours des derniers mois, notamment lors d’un violent affrontement en juin au cours duquel un marin philippin a perdu un doigt.
Wang a « souligné vendredi que la Chine insiste sur la résolution des différends avec les pays directement concernés par le dialogue et la consultation », lors de la réunion, a indiqué son ministère dans un communiqué. Blinken a déclaré avoir évoqué les « actions dangereuses et déstabilisatrices » de la Chine dans les eaux et avoir discuté de l’amélioration de la communication entre les armées des deux nations.
Wang a déclaré à Blinken que « les États-Unis ne devraient pas toujours semer le trouble en mer de Chine méridionale et ne devraient pas saper les efforts des pays de la région pour maintenir la paix et la stabilité », a ajouté le ministère chinois des Affaires étrangères.
Un groupe de réflexion basé à Pékin estime que les navires de guerre de diverses nations passent plus de 20 000 jours par an dans la mer de Chine méridionale, tandis que plus de 30 000 avions militaires la traversent. Selon l’Initiative d’enquête sur la situation stratégique en mer de Chine méridionale, les navires de la marine américaine ont passé environ 1 600 jours en mer dans la région.