L’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (Aeci) a tenu des assises sur la littérature, le samedi 22 février 2025. Ces échanges ont eu lieu à l’Institut pédagogique national de l’enseignement technique et professionnel (Ipnetp), situé à Cocody. La rencontre était placée sous le thème, « Les États généraux sur la condition de l’écrivain en Côte d’Ivoire« .
L’ objectif est de réunir les acteurs du monde littéraire, pour discuter des défis persistants du secteur. Mais aussi pour envisager des solutions pérennes, afin de revaloriser le métier d’écrivain.
Le parrain de l’ événement était le Magistrat hors hiérarchique, Fodjo Kadjo Abo. Il a rappelé le rôle stratégique de la littérature dans le développement d’un pays. « La littérature, au-delà de sa contribution au développement intellectuel, possède une dimension économique capitale », a-t-il souligné.
Pour lui, la littérature ivoirienne a contribué, de manière significative, au rayonnement international du pays.
Convaincu que l’ écrivain est le premier maillon dans la chaîne de distribution du livre, il a tenu à faire un plaidoyer. Le parrain a appelé à la reconnaissance de la valeur sociale du livre, pour le bien-être des différents acteurs.
A sa suite, la présidente de l’ Aeci, Dr Hélène Lobé, a mis en lumière les difficultés structurelles auxquelles font face les écrivains ivoiriens. « Ces assises nous offrent l’occasion de réfléchir ensemble aux faiblesses de notre corporation. Mais aussi de mettre en place des stratégies concrètes, pour lever les obstacles qui entravent notre visibilité, tant sur le plan national qu’international », a-t-elle déclaré.
Parmi les problématiques soulevées, la question de la rémunération des auteurs a occupé une place centrale. « Nous ne tirons pas suffisamment profit des revenus de nos œuvres. Il est impératif de repenser toute la chaîne du livre, pour que l’auteur puisse vivre décemment de son art, comme c’est le cas dans d’autres pays », a invité Dr Lobé.
Le Sous-directeur chargé de la promotion de la lecture, Denis Yaurobat, représentait le ministre de la Culture et de la francophonie. Il a assuré que le ministère suit de près les conclusions de ces assises. « Nous attendons les recommandations issues de ces échanges, afin de prendre les décisions appropriées. Les écrivains ivoiriens occupent une place essentielle dans notre paysage culturel. La tutelle reste à l’écoute », a-t-il affirmé.
Lors de cette rencontre, la conférence inaugurale a porté sur le thème, « Être écrivain en Côte d’Ivoire: Réalités – Défis et opportunités ». Il a été animé principalement par Pr. Josué Guebo, président honoraire de l’Aeci. Il a dressé un tableau sans complaisance du paysage littéraire national.
« L’Aeci souffre depuis si longtemps que l’on en oublie presque son état. Ces assises sont donc une initiative salutaire », a-t-il félicité.
Il a appelé à une meilleure structuration économique du secteur. Avant de proposer plusieurs mesures phares.
Le panéliste a préconisé l’affectation d’une part du budget du Salon international du livre d’Abidjan (Sila) aux écrivains.
Il a souhaité l’intégration de l’Aeci dans le budget national. Souhaitant le reversement de 1 % du chiffre d’affaires des librairies à l’association.
Pour Pr. Guebo, « si l’Aeci disposait d’un budget annuel, le destin des écrivains en Côte d’Ivoire serait radicalement transformé ».
La suite des discussions a porté sur différents points. Il a été question surtout de l’acquisition du statut d’écrivain, du développement du secteur éditorial.
L’ accent a été mis également sur la promotion des œuvres littéraires.
Créée en 1986, l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (Aeci) compte aujourd’hui 500 membres. Elle s’apprête à célébrer ses 40 ans d’existence, le 31 août 2026. Une occasion qui, espèrent ses membres, marquera un tournant décisif dans la reconnaissance et la valorisation des écrivains ivoiriens.
NK