Lonaci : dans la galère des passionnés du jeu

En Côte d’Ivoire, la passion de nombreux citoyens pour les jeux de hasard ne cesse de croître. Ils gagnent peu, mais dépensent beaucoup. Dans le souci de mieux comprendre ce phénomène, nous avons décidé d’aller à la rencontre de ces fervents adeptes du Pari mutuel urbain (PMU). Cette mission s´est déroulée le lundi 21 avril 2025, dans la commune d’Abobo.
Ce matin du lundi 21 avril, un temps glacial règne sur la commune d´Abobo. Malgré cette atmosphère, dans un petit kiosque coloré aux couleurs de la Loterie nationale de Côte d’Ivoire (Lonaci), une dizaine d’hommes sont entassés.
Les yeux sont rivés sur le tableau d’affichage des résultats. Entre espoir et déception, certains passionnés racontent leur quotidien, fait plus de pertes que de gains. « J´ai mis 120 000 F pour jouer au loto sur deux semaines. C´est fini, sans gagner. J´ai mis encore 60 000 F et je n´ai rien gagné. Plus de deux mois, je n´ai pas pu payer mon loyer. A cause de ça, mon locataire m´a chassé de sa maison », relate Daniel Kouadio
Face à ces échecs répétés, les fanatiques semblent remettre en cause le système. « La Lonaci, c’est vraiment un vrai problème. On ne gagne jamais. Tu vois le plan, tu joues le numéro 10, et c’est le 48 qui sort », déplore. Pour lui, les programmateurs utilisent des algorithmes pour changer les chiffres.
A l’instar de Daniel Kouadio, Salif Boko est lui aussi un féru de ces jeux. En dépit de ses nombreux investissements, sa situation n´est guère reluisante. « Quand je joue, je ne gagne pas. Pour espérer gagner, je peux dépenser 5 000 F CFA en cinq jours, pour un gain de seulement 7 000 C CFA », confie-t-il.
En Eburnie, comme partout ailleurs dans le monde, les jeux du hasard sont devenus un tremplin pour bon nombre d´individus, dans l´espoir de réaliser leurs rêves. Celui de parvenir à un mieux-être. Mais que de pertes que de gains enregistrés. Devant cette situation qui s´apparente à une déroute généralisée, le bon sens commande de savoir raison gardée. La quête du bonheur véritable requiert une dose de lucidité.
[ Le Gouverneur]