Lutte contre le travail des enfants en Côte d’Ivoire: les syndicats des enseignants renforcent leur implication
Les syndicats d’enseignants de Côte d’Ivoire engagés dans la lutte contre le travail des enfants étaient en conclave du 18 au 20 janvier 2023 à Jacqueville. Une rencontre qui avait pour objectif d’élaborer une feuille de route qui servira de boussole, afin d’aboutir à l’éradication de ce phénomène.
« Le rôle et la responsabilité des syndicats de l’enseignement en matière d’éducation de qualité et de lutte contre le travail des enfants ». C’est autour de ce thème que les membres du Comité intersyndical de lutte contre le travail des enfants (CILTE) ce sont réunis lors d’un atelier de réflexion à Jacqueville. Trois jours durant, ces acteurs avaient pour mission de faire des recommandations et des propositions d’activités concrètes, dans l’optique de renforcer la lutte contre le travail des enfants.
Soro Mamadou, Secrétaire général de la Centrale Humanisme, par ailleurs porte-parole du CILTE, a saisi l’occasion pour expliquer l’origine de la mise sur pied de ce comité intersyndical. « Les centrales syndicales munies de dispositifs juridiques nationaux et internationaux ont décidé d’unir leurs forces à travers un comité intersyndical de lutte contre le travail des enfants pour mutualiser leurs énergies et expertises, ainsi que pour pouvoir mener ensemble une longue campagne de sensibilisation, de formation et d’appropriation par toute la communauté nationale à l’effet que nous puissions arriver à une éradication de ce phénomène ».
Dans le cadre de la lutte contre le travail des enfants, la Côte d’Ivoire a ratifié deux instruments juridiques élaborés par l’Organisation internationale du travail (OIT). Il s’agit de la convention 138 relative à l’âge minimum d’admission à l’emploi fixé à 14 ans, entrée en vigueur le 7 février 2003 et la convention 182 relative aux pires formes de travail des enfants, entrée en vigueur la même année.
Au terme des travaux de Jacqueville, le Comité intersyndical de lutte contre le travail des enfants a annoncé de grands chantiers. « Nous allons sensibiliser et formés, les chefs de villages, les guides religieux et les responsables de communautés sur la place réelle des enfants qui est à l’école et non dans les plantations. Nous allons travailler afin que le développement stratégique du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation intègre un programme dynamique en matière de construction d’écoles. Objectif, créer une proximité entre l’école et le lieu d’habitation ».
Cet atelier de réflexion a bénéficié du soutien du Bureau international du travail (BIT) à travers la présence de la spécialiste principale d’Actrav/BIT/Abidjan. « Les organisations syndicales ont réfléchi et élaboré des stratégies afin de contribuer à construire un système éducatif de qualité, pour que tous les enfants puissent accéder à une éducation de base et qui aura nécessairement une répercussion sur l’avenir de ces enfants et de la Côte d’Ivoire » a révélé Katia Paredes Moreno.
Selon les estimations mondiales portant sur le travail des enfants, 160 millions d’enfants soit 63 millions de filles et 97 millions de garçons, ont été victimes d’exploitation, de traite et de travail en 2020, ce qui représente près d’un enfant sur trois dans le monde.
NK