Nigeria : un réseau de trafic d’armes démantelé, des militaires et policiers arrêtés

L’armée nigériane a annoncé l’arrestation de 18 soldats, 15 policiers mobiles et 8 civils, dont un chef traditionnel, pour leur implication présumée dans un vaste réseau de vente d’armes à des groupes armés, notamment Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP).
C’est un coup de tonnerre dans les rangs des forces de sécurité nigérianes. Lors d’un point presse tenu mercredi, Ademola Owolana, porte-parole de l’armée, a révélé l’arrestation de 41 personnes, dont 33 membres des forces de sécurité soupçonnés d’avoir participé à un trafic d’armes à destination de groupes terroristes opérant dans le nord-est du pays.
Selon Ademola Owolana, certains soldats « motivés par la cupidité » auraient délibérément détourné des munitions et des armes à feu depuis les stocks de l’armée pour les vendre aux groupes jihadistes. Ce réseau compterait également huit civils, parmi lesquels figure un chef traditionnel, impliqué dans les opérations de revente.
Ces révélations interviennent alors que le Nigeria est confronté à une résurgence d’attaques jihadistes dans sa région nord-est, perpétrées notamment par Boko Haram et l’ISWAP. Les bases militaires sont régulièrement ciblées par ces groupes, qui parviennent souvent à se réapprovisionner en armes.
Selon les données du Conflict Armament Research (CAR), 20 % de l’arsenal utilisé par les jihadistes dans le Sahel proviendrait de tels raids contre les forces de sécurité.