Nutrition : la KfW allemande finance un vaste programme au Cameroun

Ce programme prévoit l’amélioration de l’état de santé et de nutrition de 1,2 million de personnes, notamment des enfants et des femmes enceintes.
Au Cameroun, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a entamé la mise en œuvre de la deuxième phase (2025-2028) d’un programme humanitaire visant à lutter contre la malnutrition maternelle et infantile et à favoriser l’accès à la planification familiale autodéterminée parmi des réfugiés, des personnes déplacées internes (PDI) et des communautés hôtes, moyennant une subvention allemande de 10 millions d’euros (près de 6,6 milliards de francs CFA).
Financée par la Banque allemande de développement (KfW), qui agit pour le compte du gouvernement fédéral allemand, la nouvelle phase est déployée dans quatre régions vulnérables (Extrême-Nord, Nord, Est et Adamaoua) accueillent des PDI camerounais en provenance de zones intérieures en proie à des conflits ainsi que des réfugiés fuyant l’insécurité au Nigeria et en RCA.
La présence des PDI et des réfugiés exerce une pression significative sur les ressources naturelles, les terres et les services sociaux de base dans les zones d’accueil.
Elle y affecte profondément l’accès à la nourriture et aux services de base pour les mères et les enfants, en particulier parmi les populations réfugiées.
Dans les régions concernées par le programme, la malnutrition chez les jeunes femmes et l’anémie chez les filles adolescentes sont des problèmes de santé majeurs, tout comme les grossesses précoces qui affectent l’état de santé des nouveau-nés, d’après l’UNICEF.
La deuxième phase du programme humanitaire vise à réduire la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans, à garantir que les jeunes femmes et les mères aient accès aux ressources nutritionnelles pour prévenir la malnutrition et les carences en micronutriments et à améliorer l’accès aux services de santé reproductive autodéterminés, selon l’UNICEF.
Elle prévoit l’amélioration de l’état de santé et de nutrition de 336 580 enfants de 0 à 59 mois, 316 490 adolescents (dont 65 pour cent de filles adolescentes) et 575 300 femmes enceintes, d’après l’agence onusienne spécialisée.
Prévention des grossesses précoces chez les adolescents et les jeunes
Les interventions portent sur des « conseils sur la nutrition maternelle, infantile et des jeunes enfants (MIYCN) dans les soins prénatals et postnatals, y compris la mise en place de systèmes de protection sociale communautaires pour les femmes », et la « prévention de l’anémie ferriprive pendant la grossesse, grâce à la supplémentation en fer et en acide folique (IFAS) et au déparasitage des filles adolescentes ».
Elles portent aussi sur la « promotion et soutien de l’allaitement maternel exclusif et de l’alimentation complémentaire pour les enfants de 6 à 23 mois », la « supplémentation en vitamine A et déparasitage pour les enfants de moins de 5 ans » et la « détection précoce, l’orientation et le traitement de la malnutrition aiguë sévère ».
Il s’agit également de la « prévention des grossesses précoces chez les adolescents et les jeunes », de la « promotion et soutien aux services de santé reproductive dans les soins prénatals et postnatals dans les communautés » et de la « participation et engagement civique des filles adolescentes / plateformes de soutien ».
Une forte croissance démographique peut aggraver les difficultés existantes dans les régions fragiles souffrant de pénuries.
La subvention de la KfW s’inscrit dans la cadre du projet « Réfugiés et pays d’accueil », initié par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ).
Ce projet se concentre sur le renforcement de la résilience des communautés hôtes, l’amélioration de l’accès à la protection et à l’intégration économique et sociale des réfugiés et des PDI dans des pays partenaires.Il a été conçu pour prévenir des crises, gérer des conflits et promouvoir la paix.