Tchad : 29 500 enfants obtiennent enfin leur acte de naissance

Tchad : 29 500 enfants obtiennent enfin leur acte de naissance

Au Tchad, des actes de naissance ont été remis à près de 29 500 enfants non déclarés à l’état civil dans la province de « Mayo-Kebbi Ouest » (sud-ouest), à la faveur d’une opération spéciale soutenue par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), l’Union européenne (UE) et le gouvernement fédéral allemand. Ces enfants accèdent enfin à une identité légale, indispensable pour aller à l’école et faire valoir leurs droits, s’est félicité l’UNICEF.

L’Allemagne soutient, à travers le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ), une opération spéciale de régularisation des enfants non déclarés à l’état civil au Tchad. En effet, le Tchad demeure le pays qui a le taux d’enregistrement de naissances le plus faible au monde, et où le mariage précoce est le plus répandu, selon une note de l’UNICEF, publiée en mai 2024.En 2023, le taux d’enregistrement des naissances pour les enfants de moins d’un an au Tchad était de 28 pour cent, d’après l’agence onusienne spécialisée. Avec un taux d’enregistrement des naissances de 51 pour cent, l’Afrique subsaharienne comptabilise la moitié des enfants non enregistrés dans le monde (90 millions), selon un rapport de l’UNICEF rendu public en décembre 2024. Ce rapport est intitulé « Un bon départ dans la vie : niveaux et tendances mondiaux en matière d’enregistrement des naissances, mise à jour 2024 ».Compte tenu de la lenteur des progrès et de la croissance rapide de la population infantile, l’Afrique subsaharienne, qui accueillera la majorité des enfants du monde dans les décennies à venir, pourrait, à partir de 2030, compter plus de 100 millions d’enfants non enregistrés si les taux d’enregistrement des naissances restent identiques à ceux d’aujourd’hui.

L’article 7 de la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant affirme le droit de chaque enfant à ce que son identité soit établi « immédiatement » après sa naissance grâce à l’enregistrement des naissances. L’absence d’actes de naissance entraîne l’exclusion de services essentiels tels que l’éducation formelle, les soins de santé, les privilèges de voyage, le droit de vote ainsi que la capacité à ouvrir un compte bancaire ou à acquérir une propriété.

Sans acte de naissance, les enfants ne peuvent pas prouver leur identité, leurs liens familiaux et leur nationalité. Ils sont plus vulnérables aux violations de leurs droits, comme le mariage ou le travail des enfants, d’après l’UNICEF.

À en croire l’agence onusienne, de nombreuses familles dans le monde continuent de se heurter à des obstacles à l’enregistrement des naissances : faible engagement politique, longues distances à parcourir jusqu’aux centres d’enregistrement, multiplication des visites administratives nécessaires, manque de connaissances sur la procédure d’enregistrement, frais inabordables, coûts indirects excessifs, et, dans certains contextes, des discriminations basées sur le genre, l’appartenance ethnique ou la religion.


 

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