Côte d’Ivoire : le groupe parlementaire PDCI-RDA boycotte la clôture de session et appelle à un dialogue politique inclusif

Le groupe parlementaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) a boycotté, ce lundi, la cérémonie de clôture de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale, dénonçant l’absence de volonté du pouvoir d’engager un dialogue politique inclusif à l’approche de l’élection présidentielle de 2025.
Dans une déclaration rendue publique à Abidjan, les députés du PDCI-RDA ont exprimé leur « indignation » face au « mépris et à l’indifférence » du gouvernement qu’ils accusent de refuser tout cadre de concertation avec les partis politiques et la société civile en vue d’une élection « crédible, transparente et inclusive ».
Le groupe parlementaire a rappelé que la Côte d’Ivoire a déjà payé un lourd tribut aux crises électorales, notamment en 2010, où les contestations post-électorales ont fait plus de 3 000 morts. Pour éviter un scénario similaire, les élus du PDCI-RDA exigent :
Une réforme urgente et inclusive de la Commission électorale indépendante (CEI),la révision de la liste électorale conformément à l’article 6 du Code électoral, la réinscription des leaders politiques radiés, dont Cheick Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro,un audit indépendant du fichier électoral, et la mise en place d’un mécanisme d’observation électorale crédible.
Le PDCI-RDA dénonce également des « manœuvres d’intimidation », des tentatives d’enlèvement, ainsi que des arrestations de figures politiques, telles que le président de la J-PDCI Rurale Innocent Yao et l’ancien ministre Joël N’Guessan. « À seulement quatre mois de l’élection présidentielle, aucune lueur d’espoir pour un dialogue inclusif ne se profile à l’horizon », s’est alarmé le groupe parlementaire, pointant du doigt le risque croissant d’instabilité.
Face à cette situation, le PDCI-RDA appelle la communauté nationale et internationale à « accompagner significativement » la Côte d’Ivoire vers une sortie de crise par le dialogue, et invite le président de la République à « prendre les décisions urgentes qui s’imposent pour garantir une paix durable ».