Développement de la Côte d’Ivoire / Guillaume Guéi : il faut « associer les transformations sociodémographiques aux mesures économiques »

Le patriotisme, sentiment d’attachement profond à son pays, se manifeste très souvent par le désir de le servir à tout moment. L’Ivoirien Guillaume Guéi s’inscrit dans cette dynamique. Interrogé le mercredi 1er mars 2023, il déballe ses projets pour sa mère patrie, la Côte d’Ivoire, depuis la France, avec comme priorité la question du développement.

Bonjour Monsieur Guéi ! Qu’est-ce que nos internautes peuvent retenir de vous à l’état civil ?

Bonjour chers internautes et chers compatriotes. Merci chers interlocuteurs, pour l’opportunité que vous me donnée d’échanger avec vous et faire connaitre aux Ivoiriens d’autres voies alternatives, pour l’avancement de notre pays, la Côte d’Ivoire.

Je suis Guillaume GUEI, originaire de Biankouma. Marié et père de quatre enfants, je suis le président-fondateur du parti politique La République Nouvelle (LRN).

Depuis quand vivez-vous en France ?

Je vis en France depuis 32 ans.

N’avez-vous pas la nostalgie du pays natal ?

Nul ne peut vivre si loin de son pays sans nostalgie. L’appel du pays est pressant et résonne tous les jours au fond de nous. Heureusement qu’on répond de temps en temps à cet appel, en allant séjourner temporairement chez nous.

Peut-on savoir ce qui vous occupe en ce moment, notamment sur le plan professionnel ?

Je suis cadre supérieur dans une multinationale, dans le secteur Oil et Gas.

Quel est votre rapport avec les autres Ivoiriens, voire Africains qui vivent également dans ce pays, à l’étranger ?

Depuis quelques années, je m’intéresse de plus en plus à la vie et au bien-être des Ivoiriens, mais aussi de ceux de la Diaspora, en étant très actif dans des partis et mouvements socio-politiques de la diaspora.

Parlez-nous de votre parcours scolaire !

Je suis titulaire d’un Bac série C de Côte d’ivoire, d’une Maîtrise de Physique et d’un DEA de Thermodynamique et Aero-Thermochimie de l’Université de Rouen en Normandie, en France. Egalement titulaire d’un DESS en Administration des Entreprises de l’Institut d’Administration de Rouen en Normandie, d’un MBA, HEC de Paris, je suis Ingénieur des Nouvelles Technologies.

J’ai commencé, sans intérêt ni conviction, deux Doctorats que je n’ai jamais achevés. Je ferai mes doctorats tranquillement, quand je serai à la retraite, pour occuper mes temps libres.

Après bon nombre d’années passées en France, quand comptez-vous regagner la Côte d’Ivoire, la mère patrie ?

Maintes fois programmé et chaque fois repoussé ou avorté, le retour à la mère patrie se fera très bientôt, avec la bénédiction de DIEU qui gère le calendrier de tous et de chacun.

La Côte d’Ivoire a amorcé son développement. Cette mission d’envergure requiert le concours de tous. Peut-on savoir ce que vous comptez apporter au pays, dans ce projet de retour ?

Le développement de la Côte d’Ivoire n’a pas commencé aujourd’hui. Il a été amorcé dès les années 1960 par nos pères fondateurs. Hier, c’est autour du Président Houphouët Boigny que nos parents avaient fait le « Miracle ivoirien », qui a attisé la convoitise de certains et attiré tout ce flot d’étrangers qui vivent aujourd’hui sur le sol ivoirien. Tandis que des Ivoiriens de souche sont contraints à l’exil.

Le développement de la Côte d’Ivoire, c’est l’affaire de tous les Ivoiriens et Ivoiriennes, quelle que soit leur position géographique.

Ceux qui me connaissent vous diront que Guillaume Guéi est toujours prêt, pour servir son pays. En 2002, après les accords de Marcoussis, lorsque notre pays était en lambeaux, quand on m’a fait appel, j’ai tout abandonné (femme, enfants et carrière), pour venir servir mon pays. Pour votre information, j’ai été Directeur de Cabinet du ministre des Sports et Loisirs d’alors, aux heures chaudes de notre pays.

Avec des compatriotes Ivoiriens et des amis, un projet ambitieux et réaliste existe. Il est prêt à exécution, pour mettre fin à la paupérisation et pour le bien-être des Ivoiriens en côte d’ivoire. Il existe bel et bien une alternative crédible à l’existant.

Dans votre projet pour le développement du pays, quels sont vos axes prioritaires ?

Constatant l’insuffisance des politiques d’ajustement structurel à nous imposées depuis des décennies par la Banque Mondiale et le FMI, sans tourner le dos à la gestion de crise, nous estimons qu’il est impératif d’inscrire nos politiques dans des perspectives à long terme. Cela, en les articulant aux exigences d’un avenir marqué par des changements rapides et une incertitude croissante.

Pour nous, il est évident que le développement n’est possible que si les transformations des comportements et des structures socio-démographiques, culturelles et politiques sont associées aux mesures purement économiques, organisées selon une vision partagées et inscrites dans le temps.

Nous avons identifié les éléments qui ne peuvent pas être ignorés aujourd’hui, dans une approche nouvelle de gestion du développement. Il ressort de cette analyse que toute approche, qui se veut pertinente aujourd’hui, doit apporter des réponses satisfaisantes aux questions suivantes :

Comment anticiper le futur et formuler une vision ? Comment faire face à l’incertitude, à la complexité et au changement ? Comment créer un système d’informations stratégiques ? Comment intégrer les différents horizons au plan ? Comment promouvoir la participation des populations, renforcer les capacités et construire une vision partagée ?

Comment améliorer la capacité de la nation d’apprendre ? Quel système éducatif pour demain ? Comment concevoir une méthodologie de gestion du développement ?

Comme vous pouvez le constater, nous avons élaboré une méthodologie de perspectives à long terme, fondée sur nos valeurs, proches des réalités et de l’attente des populations ivoiriennes.

Dans ces initiatives en faveur de l’émergence de la Côte d’Ivoire, qu’est-ce qui est prévu pour les jeunes ?

Dans un pays comme la Côte d’Ivoire, qui regorge de toutes sortes de ressources, c’est aberrant et incompréhensible de savoir qu’il y a des millions de jeunes Ivoiriens qui sont abandonnés, sans formation qualifiante, et donc sans emploi. Les voies d’employabilité de la jeunesse ivoirienne sont légion. Il faut une réelle volonté politique et des hommes et femmes résolument engagés, pour résoudre les maux qui minent notre jeunesse et leur ouvrir des perspectives meilleures. Le plein emploi est possible en Côte d’Ivoire et il est possible de permettre à chaque Ivoirien d’y vivre heureux.

La jeunesse ivoirienne est notre priorité. Elle est au centre de toutes nos préoccupations et de tous nos projets de société. Nous proposons de permettre aux jeunes d’accéder très tôt à des postes de responsabilités, pour pouvoir mieux les accompagner dans la prise de décisions. Ils pourront ainsi participer à la construction de la Côte d’Ivoire de demain.

Au niveau des femmes, que comptez-vous faire ?

Notre projet est construit autour de valeurs qui rassemblent l’entièreté de nos populations, sans distinction ni d’éthique, ni de genre. Dans nos actions, nous veillerons à chaque instant à la parité homme/femme. C’est une urgence sociale. Nos sœurs, nos femmes et nos mamans seront au cœur de toutes nos actions. Nous avons élaboré des programmes spécifiques pour l’autonomisation des femmes des campagnes et des villes.

Nous ferons renaître et revivifier la fonction d’assistante sociale, qui existait naguère, et qui hélas a disparu. Ce sera une vraie fonction d’accompagnement pour les femmes et les jeunes mamans.  Nous avons des programmes de rescolarisation et de socialisation des jeunes mamans. Au niveau des jeunes filles actives, aucune distinction ne sera faite, lors des programmes d’insertion des jeunes. C’est avec honnêteté que nous avons regardé la réalité en face, pour élaborer notre projet qui conjugue volonté et crédibilité.

Dans la réalisation effective de toutes ces actions, comment comptez-vous-y prendre ? Avez-vous des partenaires ?

Bannissons de nos esprits qu’il est impératif d’avoir des partenaires extérieurs, pour pouvoir réaliser un projet de société. Tenant compte de la mondialisation, je sais qu’aucun pays ne peut vivre aujourd’hui en autarcie. Comme je vous l’ai dit tantôt, notre méthodologie de perspectives à long terme est fondée sur nos valeurs proches, nos réalités et l’attente des populations ivoiriennes. Notre partenaire privilégié, c’est donc le peuple ivoirien. C’est pour lui que nous avons élaboré ce projet de société. Son adhésion totale est donc primordiale. Les partenaires historiques et nouveaux comprendront qu’il leur faudra être présents à nos côtés, pour nos intérêts réciproques. Nous sommes confiants et nous saurons les attirer.

Les élections législatives et municipales se tiendront vers la fin de cette année 2023. Peut-on savoir si vous serez candidat ?

L’an 2023 est une période électorale. C’est l’occasion d’appeler les populations à effectuer le changement qui leur semble important. Qu’elles sanctionnent par un rejet massif les gestionnaires locaux indélicats, pour s’engager résolument dans le changement. L’Ivoirien a assez tergiversé. Il est temps que chaque Ivoirien et Ivoirienne prennent conscience qu’il est un acteur de son propre bien-être. Il ne faut pas hésiter à dégager tous ceux qui ne font pas leurs affaires.Me concernant, mon ambition personnelle s’inscrit dans un cadre global d’ambitions collectives d’amis et camarades de luttes politiques. Vous serez bientôt fixés.

Nous sommes à la fin de cet entretien. Quel est votre message à l’endroit des populations ivoiriennes ?

A mes chers compatriotes, je dirai que dans un environnement généralement devenu plus turbulent, s’impose l’exigence d’une démarche nouvelle, qui soit stratégique dans son orientation. Aucun changement ou aucune évolution majeure ne peut se faire sans eux. Que le peuple ivoirien prenne conscience de son importance et qu’il prenne en main son destin. Nous sommes acteurs de notre avenir, si nous en prenons conscience et agissons dans ce sens.

En remerciant votre rédaction, je vous dis à très bientôt. N’hésitez pas ! Je suis toujours ouvert et disponible.

Puisse Dieu bénir votre activité.

                                                                                        

AR

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