Nigeria: Dangote promet la fin de l’importation du pétrole en Juin
Le paysage énergétique nigérian s’apprête à connaître une transformation majeure à partir de juin 2024. Aliko Dangote, le magnat des affaires, a annoncé que le Nigeria cessera d’importer des produits pétroliers pour satisfaire ses besoins énergétiques. Cette déclaration, faite lors de l’Africa CEO Forum à Kigali, marque un tournant significatif pour l’économie et l’autosuffisance énergétique du pays.
Cette révolution est rendue possible grâce à la raffinerie de brut exploitée par la société Dangote, qui vient de conclure un accord crucial avec TotalEnergies, dirigée par Patrick Pouyanné, pour garantir un approvisionnement stable en matière première. Cette raffinerie, désormais capable de produire suffisamment d’essence et de diesel, va non seulement satisfaire la demande intérieure du Nigeria, mais aussi approvisionner l’ensemble de l’Afrique occidentale et centrale, avec des exportations prévues vers des pays comme le Brésil et le Mexique.
En plus de l’essence et du diesel, la raffinerie Dangote diversifie sa production en fournissant une gamme de produits pétrochimiques. Parmi ces produits, on trouve le polypropylène, le polyéthylène, l’huile de base pour les moteurs et le benzyle linéaire, essentiels pour répondre aux besoins industriels de toute l’Afrique.
Avec une capacité de raffinage impressionnante de 650 000 barils par jour, la raffinerie Dangote se positionne comme un pilier de l’autonomie énergétique du continent. Dangote vise non seulement à réduire la dépendance du Nigeria aux importations pétrolières, mais aussi à renforcer l’autosuffisance africaine dans des domaines clés comme la potasse et le phosphate. De plus, la production d’urée devrait doubler dans les deux prochaines décennies, atteignant six millions de tonnes.
Selon le rapport d’Ecofin Pro, publié en avril, la raffinerie Dangote se distingue par ses choix opérationnels stratégiques, qui devraient assurer son succès à long terme, contrairement à d’autres raffineries africaines qui ont échoué. Cette capacité à s’imposer comme une référence dans le segment aval de l’industrie pétrolière africaine est un gage de stabilité et de croissance pour la région.