16 jours d’activisme : des organisations féminines revendiquent l’égalité d’accès aux services de santé
En Côte d’Ivoire, plusieurs organisations de défense des droits de la femme ont entamé une lutte, dénommée 16 jours d’activisme. A travers cette manifestation, elles affichent leur détermination à dénoncer les difficultés d’accès des femmes aux services de santé.
Ce mouvement de protestation est porté principalement par l’Association des femmes Juristes de Côte d’Ivoire (Afjci), les Amazon du Web, l’Alliance des jeunes filles en action pour le bien-être (Ajfabe). Sans oublier la Fédération nationale des organisations de santé de Côte d’Ivoire (Fenos-CI).
Dans un communiqué dont une copie est parvenue à la rédaction, ce samedi 23 novembre 2024, les mobiles de cette manifestation sont clairement mis en avant.
« Ce combat, qui inclut notamment la question du certificat médical en cas de viol, met en lumière des obstacles majeurs à la justice et à la prise en charge des victimes », précise la note.
Pour ces organisations féminines, le constat est alarmant. En effet, rapporte la déclaration, selon l’annuaire statistique 2023 du ministère de la Femme, de la famille et de l’enfant, 1 091 cas de viol ont été enregistrés en Côte d’Ivoire. Précisant cependant que ces chiffres ne reflètent qu’une infime partie de la réalité.
En fait, relève la note d’information, de nombreuses victimes préfèrent garder le silence. Cela, par peur de représailles ou par manque de moyens financiers, pour obtenir un certificat médical.
Le coût élevé de ce document, 50 000 F CFA, empêche de nombreuses femmes de porter plainte et de poursuivre leurs agresseurs, laissant ainsi place à l’impunité, déplore le communiqué.
Ce manque d’accès à la justice contrevient directement à la circulaire n°15 / MJ /CAB du 13 juillet 2016. La disposition stipulant la répression du viol. Soulignant que le défaut de prise en charge médicale des victimes constitue une grave violation des Objectifs de développement durable (Odd). Avec en particulier ceux concernant la santé et le bien-être (Odd 3) et l’égalité entre les sexes (Odd 5).
Cette situation va à l’encontre de la Constitution ivoirienne et des engagements pris par la Côte d’Ivoire, sur la scène internationale. Il s’agit notamment de la ratification de traités visant à protéger les droits des femmes.
Dans ce contexte, ces organisations appellent les autorités à prendre des mesures urgentes et concrètes. Elles préconisent l’octroi gratuit du certificat médical et une prise en charge médicale systématique des femmes victimes de violences. Cela, en adéquation avec les lois ivoiriennes et les normes internationales.
Le cri des femmes victimes de violences en Côte d’Ivoire ne peut plus rester ignoré, souligne le communiqué. Indiquant qu’il est temps que des actions concrètes soient mises en place, pour leur garantir l’accès à la justice et à des soins appropriés. Leur survie et leur dignité en dépendent.
-RC/NDC