Bonoua / Festival Obolwon Adjrown : ouverture de la 4ème édtion avec une innovation majeure
La quatrième édition du Festival « Obolwon Adjrown » a ouvert ses portes, le samedi 25 janvier 2025 à Bonoua, pour prendre fin le 2 février 2025. Cette édition est marquée par une innovation majeure. Il s’agit de l’introduction dans cet événement culturel de « Namouéclôh ». Une visite guidée dans un campement préalablement choisi.
Le convoi vers le lieu de l’activité
Le samedi matin, rassemblés dans la cour de la mairie, les festivaliers prennent, dès 9h, la direction de Galoukro, à bord de véhicules et à motos. La destination est un campement distant d’une vingtaine de kilomètres de Bonoua. Peu de minutes après le départ, ils durent abandonner la voie bitumée, pour prendre la piste menant au campement. Sur ce tronçon, les crevasses par endroits font tanguer par moments les véhicules. Mais ces secousses sont loin de tiédir l’ardeur des hommes, femmes, jeunes et enfants, heureux de cette expédition.
Au bout d’environ une heure de voyage, le cortège arrive enfin à Galoukro. Après les échanges des civilités avec les garants de la tradition basés dans ce camp, ils regagnent une palmeraie. Un champ situé à quelques encablures du campement. Un espace y est savamment aménagé, pour accueillir tout le monde. En arrivant sur les lieux, un groupe de femmes et de jeunes y étaient déjà mobilisés. Ils sont appelés à assurer la nourriture de l’ensemble de l’équipe.
Les activités menées
Cette expédition dans ce campement est loin d’être un déplacement ordinaire. Les enfants, après s’être bien reposés, suite à ce long voyage, vont avoir droit à une visite guidée à travers des champs. Ils sont conduits dans une plantation d’ignames. Dans ces lieux, ils auront l’occasion d’être initiés aux techniques de déterrer une igname et de couper un régime de bananes sur un bananier debout. Sur leurs parcours, ils font face à certaines réalités de la brousse, mais bien encadrés par leurs aînés. Les adultes en devenir bravent des magnans que certains prenaient pour des fourmis. Après cette étape, retour à la palmeraie. Sur un espace aménagé, les futurs cadres sont instruits sur les techniques de planter un palmier. Du piquetage à la mise en terre du jeune plant.
Au terme de cette visite guidée, tout le monde regagne le lieu de rassemblement. Chacun eut l’occasion de boire et manger à sa faim.
Mais cette initiative n’est pas fortuite. En réalité, le démarrage du festival par cette visite au campement, en compagnie des enfants, est chargé de sens. « La première étape du Festival Adjrown est « Namouéclôh ». Elle consiste à montrer à la nouvelle génération ce que c’est que le palmier à huile, l’igname, le bananier. Parce qu’on ne peut pas dire que le succès de notre pays, la Côte d’Ivoire, repose sur l’agriculture, alors que les nouvelles générations n’ont aucune idée des différents produits agricoles » et de la manière dont on les cultive, expose le Commissaire général, Alphonse Nobou.
Au-delà de ce volet didactique, l’activité « Namouéclôh », la première édition du genre, est porteuse d’autre message. « L’initiative est de montrer aussi à la nation ivoirienne, au monde entier, la souffrance de nos parents. Ils parcourent des dizaines de kilomètres, généralement à pied, sur des pistes souvent impraticables, pour se rendre à leurs plantations, leurs campements respectifs, chaque jour. Ils doivent bénéficier davantage des fruits de leurs efforts », lance M. Nobou.
En tant que président de la Mutuelle des agents de la mairie de Bonoua (Muambo), il a précisé que l’idée est aussi de promouvoir les « Namouéclôh », en voie de disparition.
La réaction des personnalités présentes
Comme toute activité, la première édition de « Namouéclôh » a enregistré la présence de certaines personnalités. Chacune, à son niveau, a jeté un regard sur cet événement. Le Gérant d’Odoukou group, société immobilière implantée à Bonoua, Flavien Kadjo, était le parrain de « Namouéclôh« . Pour lui, c’est une joie d’avoir accepté d’associer son image à l’événement.
« Le premier jour, lorsqu’ils sont venus m’annoncer que je serai le parrain de l’événement, j’étais vraiment ému, puisque nous avons tous fait « Namouéclôh ». Aujourd’hui, si vous voyez qu’il y a du goudron, des écoles un peu partout à Bonoua, c’est grâce aux revenus agricoles des parents », évoluant dans les campements, salue M. Kadjo. Avant de féliciter les organisateurs, pour l’innovation apportée à l’édition 2025 dudit festival.
L’agent de la Culture, Janvier Konan Kouadio, était présent à cette rencontre. Il représentait le Directeur régional de la Culture et de la francophonie du Sud-Comoé, Aboisso, Michel Allah Kouassi. Il s’est également prononcé sue cette activité.
« Des autres festivals auxquels j’ai pris part, ce que je vois aujourd’hui est vraiment spécial. Les organisateurs nous ont un peu montré, surtout aux enfants, comment nos parents, au village, souffrent, travaillent dans les champs. Ils leur ont appris notamment comment on plante, déterre l’igname, on plante le palmier à huile. Tout cela valorise la culture ivoirienne. La culture est le ciment de la société. C’est ce qui nous unit, distingue et nous élève. Pour cette initiative particulière, je les encourage à continuer dans cet élan », a déclaré M. Konan.
Les organisateurs, après Namouéclôh, donnent rendez-vous aux populations dès le lundi 27 janvier 2025, pour la suite du festival. Diverses activités riches en contenu les attendent. Le Festival « Obolwon Adjrown » signifie, en abouré, nous prenons conscience, pour un nouveau Bonoua.
AR