Burkina Faso / Suspension de RFI : une décision patriotique ou anti-impérialiste
Après la suspension de Radio France internationale (RFI) au Mali, il y a un peu plus d’an, le Burkina vient d’interdire ce média étranger d’émettre sur son sol.
Cette annonce a été faite dans un communiqué du Gouvernement de la Transition burkinabé, publié le samedi 03 décembre 2022.
Le Gouvernement de la Transition burkinabé a décidé « la suspension immédiate, jusqu’à nouvel ordre, de la diffusion des programmes de Radio France internationale (RFI) sur toute l’étendue du territoire national », indique la déclaration.
Le relai par le média d’un message d’intimidation des populations attribué à un chef terroriste serait à l’origine de cette décision. Cette radio « contribue ainsi à une manœuvre désespérée des groupes terroristes en vue de dissuader les milliers de Burkinabé mobilisés, pour la défense de la patrie, ramant à contre-courant des actions en cours pour la restauration de l’intégrité de notre pays », relève la note.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, le vendredi 02 décembre 2022, RFI avait fait une mention selon laquelle « le Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, assure qu’une tentative de coup d’Etat a visé son pouvoir ».
Si les faits sont avérés, le Mali et le Burkina Faso seraient dans une logique de manifestation de leur sens du patriotisme élevé, pour la liberté et l’intégrité de leurs peuples respectifs. Dans ce cas, RFI aurait fait montre de subjectivité plutôt que d’objectivité, dans le traitement des informations. Cette radio leur aurait donné raison de la considérer comme un suppôt de l’Occident, pour véhiculer et asseoir ses visées à relents impérialistes.
Dans le cas contraire, les deux nations susmentionnées auraient sacrifié la liberté d’expression, de la presse, sur l’autel du patriotisme. Tout compte fait, en l’état actuel des choses, l’Afrique aspire à une liberté totale, tant sur le plan économique que politique, pour son émergence véritable. L’Occident, de son côté, est en quête de partenaires africains, pour consolider et parfaire ses acquis, à des niveaux divers.
Il est donc temps que les deux parties parviennent à s’asseoir, pour redéfinir cette nouvelle forme de partenariat. Avec un contenu convenable à tous, loin de toute passion, de toute visée impérialiste souvent inavouée. La liberté d’expression, de la presse, et l’avenir des deux blocs cités en dépendent.
Analyse de SY
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