Crise au Niger : le Maroc plaide pour la liberation de Mohamed Bazoum
Le Maroc s’active pour obtenir la libération de Mohamed Bazoum, l’ancien président du Niger renversé et détenu depuis le coup d’État de juillet 2023. Sous l’impulsion du roi Mohammed VI, le royaume chérifien aspire à jouer le rôle de médiateur neutre dans cette crise qui paralyse la région.
Depuis le renversement de Mohamed Bazoum, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a multiplié ses efforts pour obtenir sa libération. Négociations diplomatiques, sanctions économiques et menaces d’intervention militaire : rien n’a permis de fléchir l’attitude inflexible du général Abdourahamane Tiani et des membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Malgré les pressions internationales, la junte maintient Mohamed Bazoum en détention, l’accusant de « trahison, complot et atteinte à la sûreté de l’État ».
Dans ce contexte, le Maroc se positionne comme un nouvel acteur susceptible de relancer les discussions avec une approche différente. Selon des sources bien informées, le royaume aurait initié des pourparlers discrets avec les responsables du CNSP, menés par la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de renseignement extérieur marocain. Connue pour sa discrétion et son efficacité, la DGED pourrait jouer un rôle clé dans cette tentative de médiation.
Parmi les solutions proposées par Rabat figure l’offre d’un asile politique à Mohamed Bazoum, assortie de conditions strictes. Le Maroc garantirait que l’ancien président ne s’engage dans aucune activité politique pouvant menacer le régime militaire de Niamey. Cette initiative, bien que porteuse d’espoir, se heurte à plusieurs obstacles.
Si les autorités militaires nigériennes semblent ouvertes à explorer cette option, les garanties offertes par le Maroc restent une question centrale. Par ailleurs, la position des partenaires internationaux, notamment la France et les États-Unis, soutiens déclarés de Mohamed Bazoum, pourrait influencer de manière significative l’issue des négociations.
En jouant un rôle de médiateur dans cette crise, le Maroc cherche également à renforcer son influence diplomatique en Afrique de l’Ouest. En se présentant comme un acteur du dialogue, le royaume aspire à consolider son image de partenaire crédible et fiable sur la scène africaine.