L’opposition boycotte l’ouverture de la session parlementaire

L’opposition parlementaire a décidé de boycotter l’ouverture de la deuxième et dernière session ordinaire de l’Assemblée nationale, en signe de protestation contre un processus électoral qualifié de « calamiteux ».
Dans une déclaration rendue publique, les députés du PDCI-RDA, du PPA-CI ainsi que les non-inscrits, parmi lesquels figurent l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, Assalé Tiémoko et Djè Bi Djè Olivier, ont affirmé que ce boycott symbolique traduit leur volonté de « tirer la sonnette d’alarme » à un mois d’une élection présidentielle jugée particulièrement sensible.
Les parlementaires dénoncent « l’inconstitutionnalité flagrante » de la décision du Conseil constitutionnel qui, selon eux, a écarté des candidats en violation de la loi fondamentale et des délais légaux. Ils accusent également le régime du président Alassane Ouattara et son parti, le RHDP, d’avoir verrouillé le processus électoral à travers l’empêchement de leaders de l’opposition, l’opacité du parrainage des candidatures, le refus de réviser la liste électorale et la manipulation des institutions comme la CEI et les juridictions.
À cela s’ajoutent, selon eux, une répression politique marquée par des arrestations arbitraires, des détentions prolongées et la criminalisation de toute critique du pouvoir, y compris sur les réseaux sociaux. Les députés évoquent un climat de peur, allant jusqu’à parler de « terrorisme d’État » destiné à assurer le passage en force du régime.
L’opposition dénonce par ailleurs « une dérive monarchique et autocratique » où l’appareil d’État et les médias publics seraient instrumentalisés au profit exclusif du président sortant.
Réaffirmant leur attachement à une démocratie pluraliste, les élus de l’opposition s’engagent à user de « tous les moyens strictement démocratiques » , interpellations parlementaires, recours judiciaires, plaidoyers et mobilisations citoyennes ,pour obtenir une élection présidentielle libre, transparente et inclusive.
Ils appellent enfin à la vigilance du peuple ivoirien et de la communauté internationale, mettant en garde contre un « quatrième mandat anticonstitutionnel » qui, selon eux, mettrait en péril l’avenir démocratique de la Côte d’Ivoire.