Médias et impartialité : La HACA accuse France 24 de dérives médiatiques

Le média du groupe France média Monde a été accusé de traitement déséquilibré et tendancieux de l’information par la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA).
La chaîne française France 24 est officiellement mise en cause par l’Organe de régulation des médias ivoiriens à propos d’un reportage diffusé, le 11 mars 2025, par Madame Charlotte BOITIEUX, sous le titre « le tabou de l’immigration irrégulière ».
« A l’entame du reportage, la journaliste affirme que les retombées de la croissance économique de la Côte d’Ivoire ne profitent qu’à une » toute petite partie de la population ivoirienne ». La Côte d’Ivoire serait divisée entre une classe très riche et une classe très pauvre, en l’absence de classe moyenne, ce qui à l’évidence est une contrevérité absolue. Comment peut-on objectivement soutenir qu’il n’y a pas de classe moyenne en Côte d’Ivoire ? De même, il est inexact d’affirmer que 80% de l’économie est informelle », indique la HACA dans son courrier adressé à la Directrice de France 24.
La HACA évoque aussi dans sa correspondance l’illustration douteuse utilisée dans le reportage. « Pour illustrer ses propos, elle présente la photo d’une maison d’un quartier précaire d’Abobo qui, selon elle, refléterait la réalité de la vie ivoirienne notamment les nombreux bidonvilles et la grande pauvreté. Poursuivant ses analyses elle affirme que le quartier d’Abobo serait l’un des foyers de départ de l’immigration irrégulière en Côte d’Ivoire. »
« La HACA relève également que dans le reportage, des personnes sont interviewées. Il s’agit notamment d’une victime de l’immigration, d’une candidate au départ, d’un responsable d’une association de lutte contre l’immigration irrégulière et du Directeur de l’Office Française de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) à Abidjan. Ce dernier dresse les actions de sa structure dans le cadre du retour des migrants. Aussi, la HACA note-t-elle que la chaîne s’est abstenue de recueillir la réaction des autorités ivoiriennes en charge des questions migratoires. Ce qui induit un traitement déséquilibré et tendancieux de l’information. Par ailleurs, les commentaires de la journaliste, ainsi que les propos rapportés des seuls intervenants, accentuent davantage le caractère tendancieux du reportage et cela est susceptible de nuire à l’image et aux efforts des autorités publiques ivoiriennes en charge des questions migratoires », pointe l’instance de régulation.