Niger: la justice ordonne la libération d’un ancien militaire condamné pour tentative de coup d’État
Dans un développement récent au Niger, le mardi 24 octobre, la justice a ordonné la libération du général Souleymane Salou, ancien chef d’état-major des armées.
Condamné en 2018 à une peine de quinze ans de prison pour son rôle dans une tentative de coup d’État en 2015, cette nouvelle a été confirmée par des sources proches du général ainsi que par une source au sein de la junte militaire actuellement au pouvoir.
Le général Souleymane Salou, ancien officier de l’armée de l’air, avait autrefois participé au renversement du président Mamadou Tandja en 2010, et avait été nommé chef d’état-major jusqu’à l’organisation des élections en 2011, qui avaient vu la victoire de Mahamadou Issoufou.
En décembre 2015, une tentative de coup d’État avait été déjouée, selon le président Issoufou, conduisant à l’arrestation de douze militaires, dont le général Salou, ainsi que de quelques civils.
En janvier 2018, une cour militaire avait condamné le général Salou, son fils et huit autres militaires à des peines de cinq à quinze ans de prison pour leur implication dans cette tentative de coup d’État. Selon le verdict, ils étaient reconnus coupables d’avoir conspiré pour porter atteinte à l’autorité ou à la sûreté de l’État entre novembre et décembre 2015. Depuis lors, le général purgait sa peine dans une prison située à l’intérieur du pays.
Depuis le coup d’État du 26 juillet qui a renversé le président civil, Mohamed Bazoum, le Niger est sous la gouvernance militaire. Au début du mois de septembre, des mesures avaient été annoncées en faveur de la libération des « prisonniers politiques » du régime précédent par le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine. Mi-septembre, l’ancien Premier ministre Hama Amadou, un opposant fervent au président Bazoum, était retourné à Niamey après plus de deux ans passés en France.
Les autorités nigériennes ont maintenu une position ferme concernant l’ancien président Mohamed Bazoum, avec des déclarations indiquant que son retour au pouvoir n’est pas envisageable. Lors d’une intervention au Forum Paix et sécurité de Lomé, le général Mohamed Boubacar Toumba, ministre de l’Intérieur, avait souligné l’impossibilité d’une intervention militaire pour replacer le président déchu, mentionnant les risques potentiels pour la CEDEAO.
La libération du général Salou s’inscrit dans un contexte politique particulier, avec des autorités militaires aux commandes du pays. Tout en ouvrant une page sur des cas judiciaires passés, cette décision judiciaire souligne également la tension autour de la situation politique actuelle au Niger, dans un environnement régional où la stabilité demeure une préoccupation majeure.
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