Offre logistique, facteur de la dynamique des activités portuaires à San -Pedro
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La dynamique des activités portuaires est fonction de plusieurs critères parmi lesquels l’offre logistique occupe une place importante. L’offre logistique désigne l’ensemble des équipements, des infrastructures et des services qu’un port propose à sa clientèle pour répondre à ses attentes en termes de logistique. L’offre logistique constitue un facteur crucial pour la réussite et le bon déroulement des opérations de transport maritime.
Avec les mutations qu’enregistre l’industrie maritime et le développement de la concurrence, les ports sont appelés à accroître leurs capacités, à améliorer l’accueil des navires et le traitement des marchandises afin de fidéliser leurs clients.
Pour relever les défis induits par les mutations du transport maritime et accroître la fluidité du trafic, le port de San Pedro a fait et continue de faire l’objet d’importants travaux d’aménagement. Dans ce contexte, il est important de visiter l’offre logistique déployée au port de San Pedro et sa contribution à la fluidité des trafics.
Des recherches effectuées, il ressort que l’offre logistique au port de San Pedro répond aux attentes des usagers suivant son envergure. En effet, le port de San Pedro, avec son domaine portuaire de 2000 hectares favorisant l’installation des logisticiens, dispose de divers ouvrages et équipements nécessaires à l’accomplissement de ses missions d’ordre logistique (Figure 1).
Figure 1 : Subdivision de l’espace portuaire de San-Pedro
On distingue notamment des infrastructures portuaires (accès maritime, ouvrages de protection, ouvrages d’accostage, terre-pleins sous-douane, …), des infrastructures routières à l’intérieur du port, des superstructures (magasin cale Ouest 1, magasin cale Ouest 2, magasin cale Sud, bâtiment des acconiers), des équipements portuaires (système de balisage complet et de vidéosurveillance, équipements d’accostage, équipements de manutention composés de grues mobiles portuaires et autres engins de manutention, etc.) ainsi qu’un port de pêche figure . À ces infrastructures, superstructures et équipements, mentionnés ci-dessus, il convient d’ajouter la présence sur la place portuaire, des opérateurs privés (transitaires, manutentionnaires, acconiers, logisticiens etc.) et de l’administration des douanes ivoiriennes, pour la gestion des documents administratifs. Toutes ces actions contribuent à la facilitation et à la célérité des opérations de traitement et d’entreposage des marchandises. Ces acquis, accompagnés de la bonne stratégie managériale de l’Autorité portuaire de San Pedro, ont contribué à accroitre l’attractivité de la place portuaire et partant, la diversification et la forte croissance du trafic de marchandises ces dernières années. De nouveaux trafics continuent d’être captés au port de San- Pedro (la noix de cajou, le coton, les engrais, le nickel et le manganèse) et le volume global de marchandises à fin 2021 se situe à plus de 6,1 millions de tonnes contre 1,2 million de tonnes il y a dix ans.
Cependant, les performances réalisées par le port de San Pedro durant la dernière décennie, ne doivent pas occulter les faiblesses et menaces auxquelles l’entreprise est confrontée et qui nécessitent l’apport de solutions en vue de garantir la bonne dynamique entamée. Au niveau de la conteneurisation par exemple, le terminal à conteneurs est considéré comme l’un des plus petits terminaux sur la Côte Ouest Africaine (COA), compte tenu de ses caractéristiques (linéaire de quai de 300 mètres, terre-pleins de 5,5 hectares, 7 grues mobiles portuaires, pas de portiques, tirant d’eau à quai limité à 12 mètres, …). À cela s’ajoute le faible linéaire de quai actuel du port de commerce (hors terminal à conteneurs) qui ne peut accueillir que quatre (04) navires en opération simultanée (dont 2 au terminal polyvalent commercial et 2 autres aux postes spécialisés dédiés au ciment et au nickel).
Une autre réalité est bien l’insuffisance des équipements de manutention à quai. La première grue a été acquise en 2009 par l’Autorité portuaire de San Pedro et les six (06) autres par l’opérateur du terminal à conteneurs (MSC). Ces grues mobiles sont utilisées uniquement pour la manutention des navires de MSC. Les autres armateurs utilisent les apparaux de bord de leurs navires pour leurs opérations de manutention.
En dehors de l’espace portuaire, la question de la fluidité des trafics invite à regarder du côté des infrastructures routières qui assurent les liaisons entre le port de San Pedro et son hinterland. L’état du réseau routier dans le Sud-Ouest connectant le port à son arrière-pays commence à se dégrader. Des efforts sont consentis par l’État de Côte d’Ivoire pour que ces routes aient fière allure et supportent durablement le trafic. Les travaux de voiries en cours, y compris la connexion aux pays limitrophes permettant d’améliorer la desserte du corridor San Pedro, l’attestent.
Par ailleurs, le port de San Pedro ne dispose pas d’une véritable zone industrialo-portuaire comme c’est le cas à Abidjan. Pour cette raison, les camionneurs qui viennent au port de San Pedro repartent la plupart du temps à vide ; à moins de faire le détour sur Abidjan afin de récupérer du fret et de rentabiliser le voyage retour. Cette situation constitue un handicap pour le port de San Pedro, dans ce secteur portuaire fortement concurrentiel.
Ces derniers facteurs susmentionnés ne sont pas à l’avantage du port de San Pedro, mis en service officiellement le 04 décembre 1972, dont le trafic n’a pas encore atteint le seuil symbolique de 15 millions de tonnes de marchandises annoncées déjà pour l’année 1985.
Pour autant, le port de San Pedro dispose encore d’atouts et d’opportunités inexploités ou faiblement mis en valeur pour relever le défi de sa vocation de servir de pôle de développement de l’Ouest et du Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire et de port de transit pour le Mali, les régions forestières de l’Est de la Guinée et du Liberia. Ce qui a motivé l’élaboration et la mise en œuvre de l’ambitieux programme d’extension et de modernisation du port de San Pedro dont les premiers projets structurants sont en cours de réalisation.
Dr. OGOU Atsé Willy Arnaud