Bonoua / Festival Obolwon Adjrown : la 3ème journée consacrée à la valorisation des Jeux et culture
La quatrième édition du Festival Obolwon Adjrown suit son cours à Bonoua. Pour la troisième journée, l’accent a été mis sur la valorisation des Jeux et de la culture du terroir. La rencontre a eu pour assises le « Village Adjrown » implanté sur le site du Popo carnaval de Bonoua. C’était le mercredi 29 janvier 2025.
Les différents jeux traditionnels
Sous le coup de 15h, les populations prennent d’assaut le lieu de l’événement. Certaines brulent d’impatience de découvrir les jeux. Tandis que pour d’autres, les plus âgées, c’est une occasion de revivre ce qui a bercé leur enfance. Pour la circonstance, les uns et les autres n’ont pas eu tort d’avoir effectué le déplacement.
Le premier jeu proposé est « Êdin » ou le jeu du piquet. Il met aux prises deux adversaires appelés à jouer à tour de rôle. Il consiste en deux morceaux de tiges de bananier déposés au milieu. L’un des protagonistes, le défenseur, tient dans sa main un autre morceau de tige. Ce dispositif lui permet de contrecarrer les actions de son adversaire. Assis en face de lui, le meneur, quant à lui, tient dans ses mains un morceau de bois au bout pointu, muni d’une corde. S’il réussit à le piquer dans l’un des morceaux de tige de bananier, en échappant à la vigilance du défenseur, il marque ainsi un point.
Le second jeu, « Êclan » ou jeu d’échec, aura aussi maintenu toute l’assistance en haleine. Autrement appelé le damier traditionnel, il met en compétition deux adversaires, durant 10 mn. Ce jeu consiste, pour chaque concurrent, à aligner à tour de rôle trois baguettes, dans des trous aménagés sur un dispositif de jeu de dames. Le joueur marque ainsi un point. Chacun dispose, au départ, de dix piquets dans ses mains.
Les compétiteurs sont des élèves du secondaire. Ils sont issus du lycée moderne, du lycée municipal et du groupe scolaire Vangah Hubert Kouassi (Vhk) de la ville. Les concurrents, un par équipe, sont entourés de leurs encadreurs. Ces derniers leur ont donné un encadrement préalable, relatif aux règles et techniques des jeux respectifs.
A l’issue de la compétition, le lycée municipal a terminé 1er, au moment où le groupe scolaire Vhk a occupé la 2ème place. Quant au lycée moderne, il a été classé 3ème.
Les mots du rapporteur
Le Secrétaire général à l’organisation du festival, Frédéric Bissié, était le rapporteur du jury. « Dans l’ensemble, tout s’est très bien déroulé. J’ai été très impressionné de la maitrise des jeux par les enfants, surtout ceux du lycée municipal. Ils ont démontré leur volonté de s’approprier ces jeux », s’est-il réjoui.
Les faits de société
Les faits de société se sont déroulés dans la soirée, à partir de 19h. Durant 25 mn en moyenne, la première thématique a porté sur la dot ou le mariage coutumier en pays abouré. Ce fait de société a été présenté par les quartiers Bronoukro et Bégneri. La seconde thématique a concerné l’héritage en pays abouré, restituée par une coalition de jeunes des différents quartiers. Dans le souci d’amener les adultes en devenir à s’approprier les valeurs, les échanges ont été faits uniquement en langue locale.
Les mots de la municipalité
Cette soirée culturelle a enregistré la présence du cinquième adjoint, Adjobi Anoh. Il s’est exprimé au nom du maire empêché. Aujourd’hui, « c’est dans les bars et maquis que certains prennent leurs femmes. Le mariage, c’est quelque chose de sacré. Si tu veux avoir un bon mariage, il faut aller rencontrer les parents de la femme, pour remplir toutes les formalités. A partir de ce moment, vous recevez les bénédictions des parents et du Créateur, pour construire un foyer heureux », a instruit M. Adjobi.
L’émissaire du premier magistrat de Bonoua a salué les organisateurs, pour cette initiative. « Félicitations au Commissaire général et à son staff, sans oublier leurs partenaires. Vous êtes en train de nous enseigner les valeurs en pays abouré. Vous nous replonger dans le passé, en faisant ressortir tout ce qui est en train de disparaitre, notamment l’atô n’vlê. Il faut continuer d’enseigner la tradition aux enfants », a incité l’orateur.
Le sens de cette journée
Dans cette existence, aucune initiative n’est fortuite. L’introduction du volet culture, dans le festival Obolwon, jour 3, est chargée de sens. « Chez nous, il y a deux types de dot. Il y a la dot de la femme vieille, qui a déjà un enfant, jeune ou adulte. Ensuite il y a la dot de la femme jeune, l’atô n’vlê, qui n’a pas encore fait d’enfant. C’est ce que les jeunes ont fait l’effort de retracer. Avec le modernisme, ce pan de notre tradition est menacé de disparition. Il est donc question d’œuvrer à sa promotion », a exposé le Commissaire général, Alphonse Nobou.
Parlant des jeux, M. Nobou a fait savoir qu’il s’agit du même combat. « Ces jeux étaient pratiqués par nos parents, dans le passé. Aujourd’hui, ils sont en voie de disparition. Nous essayons donc de les ressusciter », a insisté le président de la Mutuelle des agents de la mairie de Bonoua.
L’appel à la tutelle et aux bonnes volontés
Dans ce monde, tout projet, qui a de l’étendue, n’est pas facile à réaliser. Le Commissaire général, conscient de la situation, a appelé au soutien de tous. « Pour les éditions à venir, nous implorons le Seigneur Dieu de nous aider à faire mieux. Il est vraiment difficile de travailler sur la culture, sans des moyens conséquents. Nous lançons alors un appel au ministère de la Culture et de la francophonie, aux personnes de bonne volonté, de nous aider à mieux réussir les éditions à venir », a-t-il conclu.
Il avait à ses côtés plusieurs personnalités dont le parrain de « Namouéclôh », Flavien Kadjo.
AR