Infertilité féminine: un spécialiste recommande un régime alimentaire de qualité pour surmonter les cas de SOPK

L’infertilité féminine, la difficulté pour une femme d’avoir des enfants en toute aise, constitue une préoccupation au sein des cellules familiales et des sociétés. Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) fait partie des facteurs explicatifs. Interrogé sur cette maladie, le jeudi 22 septembre 2022, au Centre médical Intima sis à Abidjan Cocody Riviera Palmeraie, Dr Miézou Christophe en fait un exposé succinct, préconisant une alimentation de qualité comme l’essentielle des méthodes salvatrices.        

Bonjour Docteur !  Présentez-vous aux lecteurs et autres internautes.

Je suis Docteur Miézou Christophe, gynécologue obstétricien, spécialiste en fertilité, en échographie et en endoscopie gynécologique.

Alors, en tant que spécialiste en gynécologie, pouvez-vous nous parler du SOPK. C’est quoi cette maladie ?

Le SOPK, c’est l’abréviation  du Syndrome des Ovaires Polykystiques. C’est une maladie hormonale qui est fréquente chez la femme. Cette maladie entraîne des troubles de la fertilité et du métabolisme.

Peut-on savoir les facteurs à l’origine de la maladie ?

Alors, on va surtout dire que cette maladie est principalement génétique, c’est-à-dire qu’il s’agit des dames qui naissent avec cette maladie, qui va se manifester plus tard dans la vie. Elle survient soit dès l’apparition des premières règles, soit quelques années plus tard après les premières menstrues.

Toute maladie se manifeste par des signes. Quel est le cas au niveau du SOPK ?

Les signes cliniques de l’affection sont multiples. Les premiers signes se signalent par des troubles du cycle. Les dames qui en sont atteintes ne vont pas avoir leur cycle de façon naturelle, normale. Normalement, un cycle est compris entre 21 et 35 jours. Mais ces dames auront un cycle très long, supérieur à 35 jours. Donc elles peuvent souvent passer deux (02) à trois (03) mois sans voir leurs menstrues. D’autres peuvent même avoir une ou deux règles  dans l’année.

Il y a aussi des signes dermatologiques tels que les acnés, l’hyperpilosité, sinon la pilosité masculine. Ces femmes verront apparaitre des poils au niveau du menton, de la poitrine. Il peut avoir également d’autres maladies de peau. Mais ce sont essentiellement les acnés et la pilosité masculine. Dans la mesure où les hormones masculines sont un peu plus élevées dans leurs organismes.

Que peuvent être les incidences de la maladie sur la patiente et la vie d’un couple ?

La première des choses, les femmes qui en souffrent ont un cycle anovulatoire. Alors si elles n’ovulent pas, elles auront des problèmes de maternité, d’avoir des bébés. Cette absence de bébé, associée aux troubles de l’humeur constants de la femme dus à la maladie, peuvent de fois affecter la vie, l’harmonie du couple.   

Recevez-vous des patientes lors de vos séances de consultations ?

J’en reçois beaucoup qui vivent cette situation. Pas plus tard que cette semaine, j’ai dépisté déjà deux ou trois dames souffrant du SOPK. Ce sont des pathologies fréquentes. C’est une personne sur dix, en fertilité, qui nous sollicite pour un SOPK.  

Dites-nous Docteur, s’agissant de cette maladie, y a-t-il des moyens de guérison ?

Malheureusement, il n’y a pas de moyens pour guérir cette pathologie. Mais on peut accroitre les chances de ces femmes de pouvoir procréer. On peut améliorer les conséquences que l’affection peut avoir sur leur santé.

En quoi consiste le traitement, de façon concrète ?

Le traitement est essentiellement basé sur le mode de vie. Une femme atteinte du SOPK doit avoir une qualité de vie, tant dans son alimentation que dans ses pratiques de tous les jours. Cette dame doit manger sainement. Elle est appelée à  pratiquer régulièrement de l’activité sportive, avoir une qualité de sommeil normale. Ce qui est conseillé, c’est 7 à 8 heures de sommeil chaque jour.

Nous avons beaucoup de patients qui, ne serait-ce qu’en appliquant cette méthode, ce mode de vie, arrivent à retrouver des règles plus fréquentes et même à tomber enceinte spontanément.

Parlant du régime alimentaire, quel conseil donnez-vous à cette catégorie de femmes ?

C’est de consommer les produits naturels. C’est la première des choses. On consomme de nos jours beaucoup plus de produits chimiques, de produits transformés, non adaptés à l’organisme humain. Ces produits, des perturbateurs endocriniens, vont perturber encore les hormones.

Or les produits naturels,  plus adaptés à l’organisme humain, lui font plus de bien. Mais dans ces aliments naturels, il leur faudra privilégier les moins gras et moins sucrés. En effet, en mangeant gras et sucré, l’excès de graisse va entretenir le syndrome de la prise de poids. Ce qui va augmenter davantage les difficultés de la personne à pouvoir procréer. Donc on recommande d’être mince plutôt que d’être en surpoids.

Dans cette politique d’amélioration de la capacité de la patiente à pouvoir procréer, y a-t-il des moyens d’ordre médical ?

Du point de vue médical, la maladie ne se guérit certes pas. Mais le traitement se fera en fonction des signes que la patiente présente. Dans la majeure partie des cas, ce sont des dames qui sont sujettes au diabète, cancer de l’endomètre, aux acnés, à l’hypertension artérielle et l’obésité. Il s’agira pour elles d’aller voir des spécialistes, pour recevoir des traitements adaptés.

La patiente recevra également des médicaments de stimulation appropriés, pour booster ses capacités ovulatoires. En cas d’échec des stimulateurs, on peut recourir à l’insémination, voire à la fécondation in vitro, s’il le faut. Mais seule une alimentation de qualité peut aider à éviter toutes les formes de complication.

Pour les patientes que vous avez déjà reçues, avez-vous souvent un retour, en termes du succès du traitement ?

Bien sûr ! Au cours des conférences que nous animons souvent, nous enregistrons la présence surprise de quelques dames que nous avons traitées. Elles viennent avec les enfants qu’elles ont eus, en signe de témoignages.

Docteur, dites-nous, y a-t-il des moyens pour éviter cette maladie ?

Non, pour l’instant, on n’a pas de moyens pour l’éviter. Parce que comme je l’ai dit plus haut, c’est génétique. C’est une dame qui nait avec ces prédispositions, qui apparaissent à un moment donné de sa vie. On pourrait peut-être dire à une femme enceinte d’avoir un meilleur mode de vie. Cela aiderait à éviter beaucoup de choses, au niveau des pathologies qu’ont les enfants.  Mais dès que l’enfant est né, s’il a des gènes du syndrome des ovaires polykystiques, on ne peut rien faire.

Avez-vous un dernier message à passer à l’endroit de toute la gente féminine, voire de l’ensemble des populations ?

Le message que j’ai à passer, c’est que devant les signes que j’ai précités, des troubles de la menstruation, l’hyperpilosité, des acnés fréquents, il ne faut pas hésiter à consulter son gynécologue. Cette disposition aidera à dépister précocement cette pathologie. Si la maladie est dépistée tôt, on peut commencer une prise en charge rapide. Ce qui permettra d’aboutir à un résultat probant, avoir un bébé et éviter les complications comme le diabète, l’hypertension artérielle plus tard.

Aussi, pour chaque maladie, il y a des spécialistes. Il est donc tout à fait indiqué de recourir aux professionnels du domaine, selon la situation présente, afin d’avoir des traitements efficaces.

Propos recueillis par  AR

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *