Lutte contre la désinformation : l’Oidh initie un forum de formation des populations à Abidjan

A l’ère de l’implosion du numérique, la circulation de l’information est entachée de faits avérés de désinformation et de discours haineux. Face à la menace que représente ce fléau, les Etats multiplient des initiatives, afin de préserver l’harmonie sociale. En Côte d’Ivoire, l’Observatoire ivoirien des droits de l’Homme (Oidh), à l’instar de plusieurs autres structures, entend jouer un rôle majeur.
Le jeudi 25 septembre 2025, il a organisé le Forum de l’intégrité de l’information, en partenariat avec diverses institutions. A travers cette initiative, l’observatoire affiche ainsi sa volonté d’accompagner et de renforcer les efforts entrepris par le gouvernement en matière de lutte. L’atelier intervient un mois avant la présidentielle du 25 octobre 2025, Il veut aider à sensibiliser davantage les populations, en vue des attitudes idoines, pour préserver l’ordre social.
Les recommandations issues du forum
Les messages délivrés, pour aider à mieux contrer la désinformation et les discours haineux sont multiples. Pr Simplice Dion Yodé, était le premier à intervenir. Ses suggestions découlent de son exposé sur ´´la leçon inaugurale´´, autour du thème, ´´Lutte contre la désinformation et les discours de haine en période électorale : dilemme éthique et défis technologiques´´. Il a mis l’accent sur des points clés, en présence du MC, Evelyne Débah.
Il a estimé nécessaire de mettre en place des mécanismes d’alerte précoce sur l’ensemble du territoire, en offrant aux animateurs des moyens adéquats. Le conférencier a appelé à assurer la traçabilité des contenus, en ayant recours à l’IA, M. Dion a invité les décideurs à associer les acteurs de la société civile à la lutte, avec des moyens idoines à l’appui.
Simplice Dion a surtout insisté sur l’éducation et la formation des populations aux médias. Cela, pour une bonne hygiène de vie numérique. Le panéliste a invité tous les acteurs de la société à débattre des idées et non à se combattre, avec une confiance en l’avenir. Il a aussi appelé à encourager et renforcer les équipes de fact checking, en leur donnant des moyens appropriés, pour plus d’efficacité. L’orateur a préconisé une synergie d’action entre tous les acteurs, en créant un environnement de confiance.
A sa suite, d’autres panelistes ont également fait d’autres recommandations. Ils se sont exprimés au terme des échanges sur le thème, ´´Désinformation, cohésion sociale et démocratie : quels enjeux pour l’élection présidentielle de 2025 ? ´´. Ils ont exhorté les populations à se détourner des comportements susceptibles de mettre à mal la cohésion sociale, afin d’être à l’abri de toute poursuite judiciaire. Ces panelistes ont jugé important de fédérer les initiatives.
Mais surtout d’associer les leaders communautaires à la lutte. Ces recommandations ont été faites principalement par Dr Bangali N’goran, Enseignant –chercheur, Marie Joëlle Kéi, expert en prévention et gestion des conflits et élections. La journaliste et spécialiste en fact checking, De Laure Nesmon, faisait partie de ces panelistes.
Les mots des personnalités présentes
Lors de cet atelier, plusieurs personnalités se sont exprimées. Le Conseiller technique, Imbassou Ouattara, était le représentant du ministre de la Communication Amadou Coulibaly. Il a notifié que les recommandations issues des échanges aideront à sensibiliser davantage l’ensemble des populations. La finalité étant d’amener tous les citoyens à adopter des comportements et attitudes idoines, pour éradiquer ce fléau dans le pays. Mais aussi pour éviter les pièges de la dislocation sociale. Avant de déclarer ouvert le forum.
Le programme manager, Emmanuela Sampéni, représentait le Directeur résident du National democratic institute, (Ndi), structure partenaire. Elle a axé son discours sur l’intérêt de l’atelier. « À l’approche de l’échéance d’octobre 2025, les signaux d’alerte se multiplient. Le forum d’aujourd’hui s’inscrit précisément dans cette logique de convergence des efforts. Nous croyons fermement que la lutte contre la désinformation n’est pas un luxe, mais une condition essentielle de la démocratie », a-t-elle manifesté. Avant de rassurer les organisateurs de l’engagement du Ndi à rester aux côtés de la Côte d’Ivoire dans cette lutte.
Le chargé de la formation et des projets à l’Oidh, Mel Aké, a confié que ce forum contribue « à prévenir la violence électorale » née souvent de la désinformation. Attendu qu’il intervient « dans un contexte particulier où les communautés restent fragilisées par les affres des élections précédentes de 2011 et de 2020.
En effet, a poursuivi M. Aké, « Partout ailleurs et spécifiquement en Côte d’Ivoire, la manipulation de l’information représente une menace majeure pour la démocratie. Il a ajouté que « cette menace est renforcée par l’essor de l’intelligence artificielle générative ». Donc pour toutes ces raisons, a-t-il développé, « ce présentent forum, qui s’inscrit dans la volonté d’accompagner et de renforcer les efforts entrepris par le gouvernement, en matière de lutte contre la désinformation, mérite d’être encouragé ».
L’émissaire Legré Okou s’est exprimé au nom du Conseil national des droits de l’Homme (Cndh), « Plus qu’un fléau, la désinformation est une arme de déstabilisation, le Cndh ne peut donc demeurer en marche de telle initiative », a-t-il laissé entendre. Il a lancé un appel surtout aux journalistes, pour qu’ils soient être des gardiens inflexibles de la démocratie.
D’autres activités ont eu lieu lors de cette rencontre. Il s’est agi des exposés d’autres structures en matière de lutte contre la désinformation. Il a été question spécialement de l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (Anssi), l’Autorité nationale de la presse (Anp), avec sa plateforme jalertelanp.ci. Sans oublier l’Observatoire de la solidarité et la cohésion sociale (Oscs), à travers son Mécanisme d’alerte précoce (Map).
Le séminaire a vu la participation de divers acteurs de la société ivoirienne. Ce sont entre autre des étudiants, des membres vdu parle,ent des Jeunes, des acteurs de la société civile, des journalistes.
AR