SIREXE 2024 : Investissements et accords stratégiques pour transformer le secteur extractif en Côte d’Ivoire
Le Salon International des Ressources Extractives et Énergétiques (SIREXE) 2024, qui se tient à Abidjan du 27 novembre au 2 décembre, transforme la capitale économique ivoirienne en un hub stratégique de partenariats énergétiques et environnementaux décisifs pour l’avenir de l’Afrique.
Inauguré le mercredi 27 novembre au Parc des Expositions d’Abidjan, en présence du Président ivoirien Alassane Ouattara et du Vice-Président nigérian Kashim Shettima, le Salon International des Ressources Extractives et Énergétiques (SIREXE) 2024 connaît un véritable succès.
Au programme : la création d’un Fonds d’Investissement Minier en Côte d’Ivoire et trois accords clés signés, le tout seulement 24h après le début de l’événement, qui s’illustre déjà comme une plateforme majeure de collaboration et d’échange pour les industries extractives et énergétiques en Afrique de l’Ouest.
Un Fonds d’investissement minier pour un secteur plus durable et compétitif
En pleine effervescence du SIREXE, qui rassemble plus de 300 exposants et plus de 1500 délégués venus de plus de 50 pays, le ministre des Mines, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a officiellement lancé le Fonds d’Investissement Minier le jeudi 28 novembre, au cours d’une cérémonie, en présence de personnalités clés, telles que Jean-Claude Diplo, président du Groupement professionnel des miniers de Côte d’Ivoire (GPMCI), Ahmed Cissé, président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) ou encore Assiénin Koffi, Secrétaire général de la Fédération Ivoirienne des Syndicats des Mines, métaux, Carrières (FISMECA).
L’objectif de ce fonds, qui vise à transformer le secteur minier ivoirien en le rendant plus durable, inclusif et compétitif, est double : mobiliser des ressources pour soutenir les sociétés minières et leurs sous-traitants, tout en favorisant l’inclusion des salariés et des communautés dans le développement du secteur. Cette initiative stratégique incarne l’ambition de la Côte d’Ivoire de faire du secteur minier un pilier de son économie au même titre que l’agriculture.
Eni renforce son empreinte en Côte d’Ivoire avec quatre nouveaux blocs offshore
Sur le plan des hydrocarbures, le géant énergétique italien Eni a annoncé, le mercredi 27 novembre, à la suite d’un accord signé avec le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, l’acquisition de quatre nouveaux blocs d’exploration dans les eaux profondes ivoiriennes.
S’étendant sur plus de 5700 km², ces blocs – CI-504, CI-526, CI-706 et CI-708 – par leur proximité avec la découverte du gisement d’hydrocarbures Calao constituent, selon Eni, “une opportunité stratégique pour créer davantage de synergies dans la région”.
Présente en Côte d’Ivoire depuis les années 1960, l’entreprise Eni ne cache pas ses ambitions. Avec une production actuelle d’environ 22 000 barils équivalents pétrole par jour, elle s’apprête à passer à une vitesse supérieure avec le développement du champ Baleine. Ce projet phare, dont la phase 2 devrait débuter en décembre 2024, portera la production totale à 60 000 barils de pétrole par jour et 70 millions de pieds cubes de gaz associé (soit 2 millions de mètres cubes). Une phase 3, actuellement à l’étude, devrait propulser ces chiffres à 150 000 barils de pétrole par jour et 200 millions de pieds cubes de gaz associé, confirmant le potentiel élevé du projet.
Une base logistique pour faire d’Abidjan un hub énergétique régional
Le SIREXE a également été le théâtre d’un accord stratégique signé, le 27 novembre, entre la société ivoirienne d’exploitation d’hydrocarbures Petroci Holding et le géant pétrolier angolais Sonangol, qui ont noué un partenariat pour le financement, la construction et l’exploitation d’une base intégrée de services logistique à Abidjan.
Cette future plateforme, qui devrait inclure des installations de stockage et de transport des ressources, en accord avec les standards internationaux, un centre de maintenance et de réparation ainsi que des espaces dédiés à la formation, contribuera à soutenir les industries pétrolières et minières et à transformer Abidjan en un hub logistique régional.
Au côté de Fatou Sanogo, directrice générale de Petroci Holding, le président de Sonangol, Sebastião Gaspar Martins, s’est félicité de cet accord, expliquant qu’il permettra de répondre aux défis logistiques actuels tout en créant des opportunités de croissance durable pour les deux nations.
Un engagement environnemental pour restaurer les forêts ivoiriennes
Dans un domaine différent de celui de l’énergie, Eni, en partenariat avec le Ministère ivoirien des Eaux et Forêts, a annoncé, lors du SIREXE, un projet de restauration de 14 forêts ivoiriennes couvrant 155 000 hectares dans les régions de la Lagune et du Comoé. Cette initiative de préservation de l’environnement, d’une durée initiale de 20 ans, s’inscrit dans une volonté de réduire les émissions liées à la déforestation tout en favorisant le développement durable.
Le projet, détaillé dans un communiqué d’Eni, se divise en deux volets : d’une part, la conservation des forêts existantes grâce à des mesures renforcées pour prévenir les risques de déforestation, d’incendies et de braconnage, notamment grâce à un programme de sensibilisation et de formation impliquant les communautés locales et d’autre part, la restauration de 130 000 hectares de zones forestières par la plantation d’environ 12 millions d’arbres de variétés locales dans des zones abandonnées et dégradées.
Avec d’autres annonces à venir d’ici le 2 décembre, le SIREXE 2024 positionne Abidjan comme un centre névralgique des discussions sur l’avenir des ressources naturelles sur le continent africain.
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