Taxes sur les sociétés d’autoroute : les prix des péages n’augmenteront pas, assure Clément Beaune
Une éventuelle taxe supplémentaire sur les concessionnaires d’autoroutes, qui pourrait être présentée dans le cadre du budget 2024, n’aura « aucun impact » sur les péages, a assuré lundi le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune.
« Il y a une discussion sur la taxation des sociétés d’autoroute » pour financer la transition écologique et notamment les investissements dans l’infrastructure ferroviaire, a expliqué sur franceinfo le ministre, qui s’était par le passé dit favorable à une telle mesure.
Dans tous les cas, cependant, « les péages sont prévus par des contrats de long terme » entre les sociétés et l’Etat et « s’il y a une taxe, ça n’a aucun impact sur les péages » et permettra de « préserver le pouvoir d’achat » des automobilistes, a-t-il détaillé. « Ce n’est pas une bonne intention ou une déclaration en l’air, c’est juridiquement prévu comme ça« , a-t-il souligné.
« Eco contribution » sur les vols
Clément Beaune a également confirmé des « discussions » similaires concernant une taxe supplémentaire des billets d’avion. Cette mesure pourrait également figurer dans le budget 2024, présenté fin septembre, et qui sera « consacré à la réduction de la dette et du déficit, à une politique d’emploi et de croissance et à la transition écologique », selon le ministre. « Je suis favorable » à l’idée de renforcer l’actuelle « éco contribution » sur les vols, et ce « pas pour le principe de faire payer plus mais pour financer des investissements dans la transition écologique », a indiqué Clément Beaune.
« L’idée c’est évidemment que ces taxations soient différenciées en fonction du pouvoir d’achat des passagers et en fonction de la distance et donc de l’impact écologique », a ajouté le ministre, évoquant « un grand vol international en première classe » d’un côté et « un petit vol qu’on fait une fois par an pour les vacances pour aller voir la famille pas trop loin » de l’autre.
« Il faut que le billet d’avion soit parfois un peu plus cher pour refléter son coût environnemental », a expliqué Clément Beaune. « Pas pour dégrader le pouvoir d’achat, mais pour financier l’investissement notamment dans le ferroviaire et permettre des billets de train moins chers. »
Interrogé sur l’opportunité de taxer davantage les billets d’avion ou les sociétés d’autoroute, le coprésident du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti) Frédéric Coirier a appelé le gouvernement à éviter tout « raisonnement isolé ». « C’est un sujet sur lequel il ne faut pas raisonner uniquement à l’échelle française, mais à l’échelle européenne », a-t-il estimé sur BFM Business. « Si l’ensemble du continent met en place ce type de fiscalité, ça n’aura pas d’impact » pour « les entreprises françaises au regard de leurs concurrents », a-t-il encore argumenté, insistant sur la nécessité de préserver la compétitivité des sociétés françaises.
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